Le monde de Marie. À Dubaï, la princesse émiratie qui a souhaité s'échapper de son pays en voilier
C’est officiel depuis mercredi : la princesse Latifa, l’une des filles du Premier ministre des Émirats arabes unis, portée disparue depuis le début du mois de mars, est bien de retour à Dubaï.
Portée disparue depuis une tentative d’évasion ratée... L’histoire de Latifa est une histoire insolite, un moment médiéval genre Game of Thrones dans le Golfe. Latifa Al Maktoum est l’une des 14 filles du sheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum, le premier ministre des Émirats Arabes Unis. Le sheikh Al Maktoum est l’homme qui a fait de Dubaï cette cité high-tech en plein désert. La tour Burj Khalifa c’est lui, Emirates Airlines c’est encore lui, les Palm Islands, c’est toujours lui. Le Sheikh Al Maktoum est réputé pour son amour des pur-sang et des courses et il est tout aussi réputé pour avoir un tout petit peu oublié que l’esclavage était interdit en kidnappant de jeunes garçons pour en faire ses jockeys.
Avec vingt-trois enfants, nés de trois femmes (neuf garçons et 14 filles, dont trois qui portent le même prénom), le sheikh al Maktoum tient la maison d’une main de fer. La princesse Latifa qui est le sujet de cette histoire est la troisième Latifa de la fratrie. Elle a 32 ans, et elle est au bout du rouleau début mars 2018. C’est le moment où elle poste une video de 40 minutes, où elle raconte sa vie de princesse :
Mais en taule, battue, elle et ses soeurs, elle raconte aussi avoir pris contact avec des avocats basés à Londres qui vont l’aider à sortir de cet enfer.
L'évasion ratée de la princesse Latifa
Les détails de son évasion ratée sont connus depuis la conférence de presse donnée hier à Londres par les hommes qui l’ont aidée. Parmi eux, un Franco-Américain, ex-agent de la DGSE, qui lui-même dut quitter les Émirats en clandestin après la faillite de son entreprise. Hervé Jaubert, c’est son nom, avait quitté Dubaï, en 2010, vêtu d’une burka sous laquelle il avait dissimulé deux conteneurs de plongée pour gagner un bateau. Le 4 mars dernier, il attend Latifa à bord de son bateau, le Nostromo, à la limite des eaux territoriales, mais il est intercepté par la marine indienne qui lui bloque le passage. Et c’est cette même marine indienne aidé de la police des Émirats qui va aborder le bateau de Latifa alors qu’elle est à quelques mètres à peine du Nostromo. Du pont de son bateau, Hervé Jaubert voit la princesse débarquée de force. Il la voit se débattre, il l’entend hurler aussi. Les autorités indiennes affirment n’avoir jamais entendu parler de l’incident.
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