Le monde de Marie. En Iran, le pouvoir utilise les réseaux sociaux pour contrôler les manifestants
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un fait passé (presque) inaperçu. Mardi, la réaction du pouvoir iranien sur les réseaux sociaux face aux manifestations.
Face aux manifestations qui agitent le pays, le pouvoir iranien réagit dans la rue mais aussi sur les réseaux sociaux et dans les salles de classe. A la suite des manifestations qui avaient suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, les autorités du pays avaient déjà décidé d’interdire Facebook et Twitter qui permettaient aux manifestants d’entrer en contact, mais surtout de faire parvenir des nouvelles de ce pays fermé à l’étranger. Depuis, seul Instagram et plus récemment Telegram étaient autorisés en Iran et largement utilisés ces derniers jours par les manifestants. Un temps révolu puisque depuis 48 heures les deux messageries sont bloquées, temporairement.
Twitter utilisé pour minimiser les événements
Mais l'usage des réseaux sociaux n'est pas interdit pour tout le monde. De nombreux officiels et partisans du régime en place ont créé des dizaines de comptes twitter, diffusant par exemple des images de contre-manifestations en faveur du pouvoir. Des comptes qui n’ont que quelques followers et qui visent aussi à réduire l’impact des évènements. Par exemple, quand on signale une manifestation quelque part, on peut lire sur l’un de ces comptes : "Je viens d’arriver sur place et il n’y a personne." La stratégie des mollahs iraniens, on l’aura compris, c’est d’abord de contrôler les manifestants, mais il y a aussi une volonté d’isoler les mécontents, et de les isoler notamment de l’étranger.
L'ennemi vient de l'étranger
Pour l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique, qui s’est exprimé dimanche soir, il n’y a aucun doute, ces désordres sont téléguidés par des ennemis étrangers qu’ils soient anglais, israéliens, saoudiens mais surtout américains, et d’ailleurs, a prévenu Ali Kamenei, les manifestants arrêtés pourraient bien se voir juger pour trahison. Pour empêcher l’étranger, et surtout "l’ennemi" américain de pervertir la jeunesse du pays, le guide suprême a trouvé un semblant de solution. L’enseignement de l’anglais sera désormais interdit avant 14 ans, car, comme le dit le communiqué officiel : "L’apprentissage de l’anglais est une voie ouverte à une invasion culturelle."
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