Le monde de Marie. Le dernier film de Spielberg censuré au Liban par le ministère de l'Intérieur.

Le Liban ne verra pas le nouveau film de Steven Spielberg, The Post, ainsi en a décidé mardi 16 janvier le ministre de l’Intérieur. Le film, dont la sortie était prévue mercredi, est purement et simplement interdit. Ironie de l'histoire, The Post - qui retrace la publication des Pentagon Papers, l’historique secret de la guerre du Vietnam dans le Washington Post au début des années 1970 - est un vibrant plaidoyer pour la liberté de la presse...

Spielberg placé sur sa liste des gens à boycotter

Mais pourquoi cette interdiction ? Pour deux raisons qui n’ont rien à voir avec le cinéma et tout à voir avec Israël, que le Liban considère comme un ennemi. Il est interdit au Liban d’importer, de consommer des produits israéliens et de se rendre en Israël. La première raison de l’interdiction du film se trouve dans le tournage de La Liste de Schindler (réalisé par Steven Spielberg), partiellement réalisé en Israël pour les scènes de fin il y a près de vingt-cinq ans. La deuxième se trouve dans un don d’un million de dollars offert par Steven Spielberg à Israël en 2006 pour aider à la reconstruction, après la guerre contre le Hezbollah. Ce qui fait du réalisateur d’E.T., un soutien d’Israël aux yeux de la Ligue arabe, qui l’a placé sur sa liste des gens à boycotter. Ce qui explique aussi que la décision finale de l’interdiction soit du ressort du ministère de l’Intérieur libanais. Pourtant, depuis cette date, d’autres films de Spielberg ont été diffusés au Liban, tels que Le Secret de la Licorne, une adaptation des aventures de Tintin. Mais sur les affiches, le nom du réalisateur avait disparu sous un gros placard noir.

Daniel Radcliffe également victime du boycott

Steven Spielberg n’est pas le seul dans son cas, Daniel "Harry Potter" Radcliffe fait aussi les frais de cette censure pour son dernier film, The Jungle, où il joue un aventurier israélien qui part se perdre dans la forêt amazonienne. Une censure pour le moins floue, qui se déchaînait l’été dernier contre Wonder Woman au prétexte que l’actrice Gal Gadot était israélienne... quand tous les films de Natalie Portman, israélienne elle aussi, sont visibles au Liban.