Au Brésil, les chefs indiens s’unissent contre Bolsonaro
La planète tourne et on pose ce matin le doigt à San José du Xingu, au Brésil.
Un village caché au coeur de la forêt amazonienne. Et une zone protégée du Brésil, dans l’Etat du Matto Grosso du Sud. En théorie et sans doute plus pour longtemps, les indiens y sont les maîtres.
C’est là que ce sont réunies depuis quelques jours plusieurs dizaines de chefs de tribu indiennes. Il est très rare qu’ils se retrouvent, enterrant leurs propres conflits, leurs différences. Mais cette fois-ci, il y a urgence et unanimité : la politique du président Jaïr Bolsonaro les menace de plus en plus sérieusement.
Hier, entre des séries de danses rituelles, les chefs indiens ont annoncé une union sacrée contre la politique environnementale du président.
Bolsonaro est décidé à mettre fin à la vie indigène en Amazonie
Purement et simplement. Le président considère que les indiens doivent quitter la forêt, s’installer en ville, et laisser la place aux industries. Pour lui le bois, l’or, le pétrole, et l’agriculture intensive sont le gage d’une croissance économique, peu importe les conséquences humaines et écologiques.
Bolsonaro a annoncé qu’il allait autoriser les compagnies minières à s’installer sur les territoires indiens. Des territoires qui sont protégés par la constitution depuis les années 70, à la fois parce qu’ils sont ceux des indiens et parce qu’ils sont la plus grande réserve de biodiversité de la planète.
Qui peut arrêter Bolsonaro?
Pour le moment personne. Bolsonaro est convaincu que le réchauffement climatique est une invention de militants hystériques et anti Brésil, et que les indiens n’ont rien à apporter à son économie. La forêt n’a jamais autant brûlé, et elle n’est pas loin de ce que les scientifiques appellent le point de non-retour : c’est le moment où la forêt ne pourra plus se régénérer.
La déforestation de l'Amazonie a augmenté de 85 % en 2019 par rapport à l’année précédente. Chaque semaine, des indiens sont assassinés par les hommes armés à la solde des propriétaires agricoles.
C’est un monde qui meurt. Comme en Australie. A la différence que l’Australie essaye, elle, d’éteindre les incendies.
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