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Au Royaume-Uni, les universités victimes d'espionnage industriel des Chinois

Plus de 40 universités britanniques sont confrontées à des activités malveillantes du gouvernement chinois. C'est ce que révèle une enquête du quotidien londonien "The Times".
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une vue du Trinity College, à l'université de Cambridge (Royaume-Uni). Photo d'illustration (AUDE VANLATHEM / MAXPPP)

Depuis une petite dizaine d’années, les universités britanniques ont renforcé leurs liens avec des institutions chinoises. Des partenariats sur des sujets de recherche, comme le laboratoire que l’on trouve à l’université du Surrey, où les chercheurs travaillent sur l'intelligence artificielle. Et ces études sont menées conjointement avec les chercheurs de l’université des postes et télécommunications de Pékin. Ce qui veut dire partage des tâches et des résultats, comme cette technologie de reconnaissance faciale particulièrement efficace.

Le problème, c’est qu’elle est utilisée par les autorités chinoises pour identifier des Ouïghours, cette minorité musulmane persécutée par le pouvoir. Et ce n’est pas le seul cas : Cambridge collabore avec Tsinghua, là où a étudié Xi Jinping, le président chinois. Et Tsinghua est accusée elle aussi de développer des outils pour s’en prendre aux Ouïghours.

Les exemples s’accumulent de l'utilisation que fait Pékin de la recherche expérimentale pour développer de nouvelles armes nucléaires, faire du cyberharcèlement à grande échelle ou améliorer sa propagande. 

Les universités britanniques complices involontaires

Rien n’indique qu’elles savent au départ comment ces découvertes vont être utilisées. Elles se font parfois aussi berner par des universités qui ne sont qu’un faux nez de l’armée chinoise. Ce qui les pousse à ces partenariats, c’est évidemment l’argent. Pour développer des programmes de recherche ambitieux, il faut des fonds et il y en a de moins en moins au Royaume-Uni. Quand un généreux donateur chinois frappe à la porte, les scientifiques ne se méfient pas assez.

The Times a contacté tous les campus britanniques concernés et à chaque fois, ils mettent en avant l’honnêteté de leur démarche. Avant de préciser qu’ils ont des processus de vérification, balayant l’idée qu’ils puissent être défaillants.

Le gouvernement surveille. Des demandes de partenariat avec la Chine ont plusieurs fois été refusées et des laboratoires sont fermés quand il est évident que leurs travaux seront ensuite dévoyés par Pékin. 

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