Aux États-Unis, le marché des déodorants dits "intégraux" est en pleine expansion
Aux États-Unis, le petit coup de spray sous les aisselles pour sentir bon, c'est sympathique mais "has been" : les Américains sont passés à autre chose. En vaporisateurs, en sticks ou en crèmes, les nouveaux déodorants s'attaquent désormais au corps entier. Une "fraîcheur des îles" ou "coco vanille" qui enrobe des dessous-de-bras aux doigts de pieds, en passant par les plis du cou et ailleurs, car oui ils se mettent vraiment partout.
Pour les hommes, il existe des fragrances "cuir armagnac", même si les femmes sont les cibles principales. Les marques, c'est très sérieux, se vantent toutes d'avoir la caution des gynécologues. Ce qui n'empêche pas certains professionnels de santé de lancer des appels à la prudence. Dans leur viseur se trouvent les perturbateurs endocriniens et les parfums qui peuvent provoquer irritations ou infections des parties intimes.
Fin d'une tendance du retour au naturel
Les Américains sont devenus très sensibles à la chasse aux odeurs, pourtant il y a dix ans, Cameron Diaz portait aux nues le "no-déo" et aussi le "retour du poil" comme Madonna. Mais les fabriquants ont beaucoup communiqué sur la suppression des sels d'aluminium, et la tendance s'est essoufflée. Depuis la fin du Covid, avec la reprise des activités sociales, le secteur des déodorants aux États-Unis enregistre même une croissance à deux chiffres, beaucoup plus que la moyenne mondiale. Un article de The Economist, repris par Courrier International, nous apprend qu'en 2023 chaque Américain y a consacré environ 18 euros, plus que dans tout autre pays riche.
La tendance est de masquer toujours plus nos odeurs naturelles, mais parfois c'est vraiment nécessaire. Des scientifiques de l'université de Dresde se sont penchés de près sur les odeurs des adolescents. Il s'agit en l'occurrence d'ados allemands, mais cela doit valoir aussi pour les Français ou les Amércains. À l'âge de la puberté, la production de sébum et d'acides carboxyliques est au maximum, combinée à des stéroïdes musqués. La conclusion de cette étude, sortie en mars, est sans appel : ça dégage une odeur qui se rapproche de celle de la chèvre.
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