"Bregret" : le maire de Londres appelle le Royaume-Uni à "resserrer ses liens" avec l'Union européenne
Le maire de Londres dénonce le coût du Brexit et appelle le Royaume-Uni à "resserrer" ses liens avec l'Union européenne. En pleine année électorale, l'élu travailliste met les pieds dans le plat. Jusqu'ici aucun politique, y compris dans son propre camp, n'avait osé aborder le sujet. Sadiq Khan, lui, se charge de mettre les points sur les i. "le Brexit, dit-il, n'est pas une préoccupation périphérique qui appartient au passé. C'est un facteur clé de l'inflation, de la crise du pouvoir d'achat. Si l'on veut remonter le niveau de vie des Britanniques, il est temps de trouver un nouvel accord avec l'Union européenne".
Le maire de Londres met en avant une étude commandée par ses bureaux. Selon Cambridge Econometrics, le Brexit a coûté 162 milliards d'euros à l'économie britannique et entraîné la perte de deux millions d'emplois dont 300 000 dans la capitale. Et si on ne fait rien les compteurs vont continuer à s'affoler.
Pourquoi met-il le sujet sur le tapis ? Par conviction car il a toujours été contre le Brexit, pour son pays comme pour sa ville, mais aussi par intérêt. Les municipales se tiennent en mai, il est candidat à un troisième mandat. Sadiq Khan voit que la société est en train de changer. Après le Brexit, l'heure est aujourd'hui au Bregret, contraction de "Brexit" et "regret", les Anglais sont très forts pour les néologismes ! Santé, immigration, enseignement supérieur économie, personne ne voit la valeur ajoutée.
Entre 55 et 60% des Britanniques regrettent d’avoir quitté l’Europe, le chiffre grimpe encore plus haut chez les jeunes. Sadiq Khan sait que dans la perspective des législatives qui auront lieu à l'automne ou en fin d'année, son parti, le Labour, fait largement la course en tête... avec en moyenne 18 points d'avance sur les conservateurs, qui occupent Downing Street depuis 14 ans.
Pas de référendum à court terme sur un retour dans l'UE
Néanmoins même si les travaillistes gagnent ces législatives, on ne peut pas malgré tout imaginer à court terme que le Royaume-Uni revienne dans l'UE. Il n'y aura pas de référendum sur une réintégration dans l'union, le souvenir du vote de 2016 qui a profondément divisé la société est bien trop douloureux. Ce n'est plus au programme. En revanche ce qui est possible et ce que fait d'ailleurs en catimini le gouvernement actuel c'est de négocier avec Bruxelles point par point. Le leader travailliste, Keir Starmer, potentiel futur Premier ministre, a déjà annoncé que s’il gagnait les élections, il renégocierait l’accord de sortie de l’Union pour en établir de meilleures relations avec l’Europe en matière de sécurité, de commerce ou de recherche. Les 27 n'attendent que ça.
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