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Brexit : en Irlande, le marché de l'immobilier se tend dramatiquement

De plus en plus de personnes quittent le Royaume-Uni, à cause du Brexit mais pas seulement. Des Français, notamment, préfèrent quitter le Royaume-Uni pour s'installer en Irlande. Mais attention : la recherche d'un logement peut se révéler ardue.

Article rédigé par franceinfo - Laura Taouchanov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une rue de Dublin (Irlande) le 21 octobre 2020. Photo d'illustration (PAUL FAITH / AFP)

Ils sont en quête d'opportunités professionnelles, et on sait qu'il y a énormément de multinationales en Irlande. Ou ils veulent tout simplement se perfectionner en anglais. C'est le cas de Gauthier, par exemple. Ce Français, marié à une Vietnamienne, voulait initialement déménager à Londres il y a quatre ans. Mais il a dû changer ses plans : "J'ai fait mon stage de master à Londres et j'aime beaucoup la ville. Mais avec le Brexit et la difficulté des visas, on s'est tournés vers l'Irlande qui était beaucoup plus une terre d'accueil, avec des facilités pour trouver du travail de qualité. On a choisi l'Irlande pour la simplicité des visas principalement : pour ne pas me retrouver dans une galère de visa avec le Royaume-Uni. Je l'ai vécu en Indonésie pendant deux ans et ça n'a pas été facile."

Le marché de l'immobilier est très tendu

Mais l'île a du mal à suivre. La demande dépasse largement l'offre et la situation devient très grave. En août, il y avait à peine plus de 700 locations disponibles sur tout le pays, contre 9 300 en 2019. Si bien que lorsqu'on trouve un toit, on réfléchit à deux fois avant de le quitter, même s'il est insalubre. Et cela a une conséquence, évidemment, sur le prix. À Dublin, les loyers dépassent ceux de Londres.

Pour les étudiants Erasmus qui viennent faire un semestre, c'est encore plus compliqué. L'Union nationale des étudiants a alerté le gouvernement plusieurs fois. Jusqu'à cet été, un site officiel prétendait qu'ils pouvaient venir et se loger pour environ 400 € par mois, ce qui est évidemment très loin de la réalité. "On voit des étudiants étrangers qui commencent à dormir dans leur voiture, raconte Maëva Richardson, la vice-présidente de l'Union nationale des étudiants, et on ne les prévient pas de la situation parce qu'ils sont essentiels pour financer l'enseignement supérieur en Irlande. On ne peut pas continuer à les attirer alors qu'il n'y a pas de toit pour eux !"

"L'Irlande est un iceberg :  à la surface cela paraît super, avec d'excellentes institutions pour étudier. Mais il y a une crise du logement."

Maëva Richardson, Union nationale des étudiants

à franceinfo

L'ambassade de France en Irlande est allée jusqu'à dissuader ses ressortissants de venir sur l'île ou en tout cas de prévoir suffisamment de temps pour chercher un logement correct. Le message précise que les loyers à Dublin ont aussi dépassé Paris, y compris en colocation. 

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