Dans cette ville d'Irlande, les moins de 13 ans sont désormais privés de portable
Greystones est une station balnéaire tranquille de 20 000 habitants au sud de Dublin. Mais une décision pourrait faire des vagues : le mois dernier, les huit écoles primaires et les associations de parents d'élèves ont pris leur courage à deux mains, en signant une sorte de pacte pour interdire le smartphone aux moins de 13 ans. En tout cas, à tous les enfants qui ne sont pas encore au lycée.
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Zéro portable, que ce soit à l'école, à la maison ou en-dehors. Les parents – volontaires – s'engagent à ne pas céder au lobbying des enfants. Le principe, s'appuyer sur la force du nombre. Tous les parents n'ont pas signé, mais l'effet de masse est suffisamment important pour que la norme change : "Si 80% de la classe est d'accord on n’a plus l’impression d’être un cas à part" dit une mère de famille dans le journal The Guardian. "C’est beaucoup plus facile de dire non".
Des enfants de plus en plus anxieux
L'idée est venue d'une directrice d'école, Rachel Harper. En voyant des petits de 9 ans réclamer un portable, en notant aussi une anxiété de plus en plus grande chez ses élèves, elle a décidé de consulter les parents et de réfléchir avec eux à la meilleure solution.
Elle s'est aussi rendu compte qu'interdire le portable dans l'enceinte de l'établissement scolaire ne servait pas à grand chose : les enfants continuaient d'avoir une consommation déraisonnable des réseaux sociaux et surtout qu'ils étaient exposés à des contenus pas forcément adaptés. "Plus longtemps, nous pourrons préserver leur innocence mieux ce sera", a-t-elle plaidé.
Une recommandation nationale ?
L'expérience a attiré l’attention du ministre de la Santé irlandais, Stephen Donnelly - père de trois enfants, et qui vit près de Greystones. Il rêve de s'en inspirer pour mettre en place une recommandation au niveau national. Mais a priori, ça n'ira pas plus loin.
Dans une tribune publiée par The Irish Times, il écrit : "L’Irlande peut et doit être un leader mondial, veiller à ce que les enfants ne soient pas affectés par leurs interactions avec le monde numérique". Il faudra faire un bilan de l'expérience bien sûr, mais Greystones a déjà reçu des mails d'écoles situées en Australie intéressées par l'initiative. Pour l'instant, en Irlande, on ne signale pas de rébellion du côté des principaux concernés. Même si certains demandent (en toute innocence, bien sûr) pourquoi cette mesure ne s'applique pas aussi à leurs parents.
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