Élections législatives Pays-Bas : quel impact va avoir la victoire de l'extrême droite ?

Séisme politique aux Pays-Bas où l'extrême-droite s'impose à l'issue des législatives anticipées qui se tenaient mercredi. Le parti anti-immigration et anti-europe de Geert Wilders obtient environ 35 députés sur 150.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Geert Wilders, le leader du PVV, le parti d'extrême droite, le 22 novembre 2023, alors qu'il vient de remporter les élections législatives, aux Pays-Bas. (REMKO DE WAAL / ANP / AFP)

On le compare parfois à Donald Trump pour sa chevelure trop blonde et sa rhétorique populiste. C'était sa sixième élection, jamais les sondages ne l'avaient donné si haut, mais cette fois son parti, le Parti de la Liberté (le PVV), domine sans contestation un parlement traditionnellement morcelé. Deux personnes ont félicité Geert Wilders, mercredi 23 novembre, saluant "le vent du changement" : la française Marine Le Pen et le hongrois Viktor Orban. 

Inquiétudes des organisations musulmanes

Dans son programme, il prévoit beaucoup de mesures anti-immigration. Le PVV veut, notamment, rétablir les contrôles aux frontières et retirer aux Syriens leur titre de séjour, au prétexte que certaines parties de leur pays sont désormais sûres. Et même si Geert Wilders a lissé ces derniers temps son discours sur l'islam, "La détresse et la peur sont énormes", disaient, mercredi, les représentants musulmans qui craignent de devenir "des citoyens de second rang". Priorité aux Néerlandais dans tous les domaines : travail, logement, santé... Les Pays-Bas doivent reprendre le contrôle, le dirigeant nationaliste réclame le retrait du drapeau européen des façades des bâtiments gouvernementaux, et promet un référendum sur le Nexit, une potentielle sortie des Pays-Bas de l'Union européenne. Quant au changement climatique, selon le manifeste de son parti, il faut arrêter d'en avoir peur. Il n’y a donc aucune raison de fermer les centrales au gaz et au charbon.

Sauf que ce n'est pas forcément lui qui sera Premier ministre. Pour trouver des partenaires de gouvernement il va devoir s’entendre déjà avec les formations issues de la droite et du centre droit. Or plusieurs partis ont déjà déclaré qu'ils refuseraient de lui apporter leur soutien. Mais il y en a 26 au total et rien n'empêche la mise en place d'une grande coalition à l'allemande sur un large spectre politique. En tout cas ce sera long, en 2021 il avait déjà fallu huit mois pour trouver un accord.

Un mauvais signal pour l'Europe

Parce que dans ce pays qui a longtemps été l’élève modèle de la classe européenne, le parti de Geerts Wilders pourrait tenter de faire capoter certaines décisions communes, en matière d'immigration notamment. Le succès du PVV est un mauvais signal avant les élections de juin 2024, l'extrême droite européenne a le vent dans le dos, elle progresse partout et fait désormais partie de l'exécutif  dans six pays sur 27.

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