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En couverture de "Vogue Scandinavia", Greta Thunberg en profite pour dénoncer la mode éphémère

La militante pour le climat a accepté de poser pour la première édition de Vogue Scandinavia cette semaine. Elle se confie sur ses engagements et sur le caractère néfaste de l’industrie de la mode.

Article rédigé par franceinfo, Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Greta Thunberg, militante suédoise pour le climat  près de la montagne Ahkka en Laponie, le 13 juillet 2021.
 (CARL-JOHAN UTSI / TT NEWS AGENCY / AFP)

Cette semaine, en une du magazine Vogue Scandinavie, une jeune femme qu’on n’attendait pas du tout là. Cette jeune femme, c’est Greta Thunberg. La militante pour le climat pose, assise sous un arbre, habillée d’une robe printanière verte, et d’un grand – trop grand –imperméable marron clair. Elle caresse un cheval, pensive. Cette une, c’est celle de la première édition scandinave de Vogue, le grand magazine de mode.

Pas de panique pour toutes celles et ceux qui soutiennent ou admirent la lutte de Greta Thunberg pour le climat. La Suédoise n’a pas retourné sa veste. Si elle pose pour la mode, c’est pour la dénoncer. Elle dénonce surtout le caractère éphémère de la mode, le fait que l’on achète un vêtement pour le mettre quelques jours, une saison ou deux, le fait que certains considèrent que la mode est "jetable".

"Je comprends que pour certaines personnes la mode soit un moyen de s’exprimer, d’exprimer une identité" confie Greta Thunberg, mais "si vous achetez la mode rapide, la fast fashion, vous encouragez cette industrie à développer et poursuivre son processus néfaste."

Ne vous y méprenez pas, poursuit la figure mondiale des mouvements écolos sur les réseaux sociaux, les campagnes qui promettent des vêtements "durables""éthiques", "équitables", ne font que s’acheter une conscience et font croire qu’ils prennent leur responsabilité. En réalité, affirme Greta Thunberg, c’est du pur  "greenwashing", une utilisation trompeuse de l’écologie à des fins marketing. "On ne peut pas produire en masse ou consommer durablement dans le monde tel qu’il est aujourd’hui façonné." souligne Greta Thunberg. Sans parler des travailleurs et des communautés qui sont exploités, en Asie notamment, par le secteur de
la mode. Sa mode à elle ? Elle n’a pas acheté un vêtement depuis trois ans et quand elle le fait, ils sont d’occasion.

Première une, premier buzz

Pourquoi le magazine Vogue a-t-il sollicité une militante qui dénonce la mode ? Parce que pour une première édition scandinave, Vogue voulait la nature à l'honneur, il montre ainsi qu’il prend en compte la problématique environnementale. Et avec Greta Thunberg, plus habituée aux manifs qu'au podium, c’est un superbe coup de com. La une, publiée le jour du rapport du Giec, a été reprise dans de nombreux pays. Et puis, même si la jeune femme "voix d’une génération" explique que l’industrie de la mode "contribue énormément à l’urgence climatique et écologique", c’est une infime partie des pages qui lui sont consacrées. Elle parle également de ses séries préférées, de son premier animal de compagnie, etc. 

Pour Greta Thunberg aussi, c’est un bon moyen de reparler climat, après une année où la pandémie a écrasé le reste de l’actualité. Grâce à l’article, la jeune suédoise attire de nouveaux abonnés sur ses réseaux sociaux. Sur Instagram,  sur Twitter, elle profite de Vogue pour défendre son combat.  "Parfois, je me vois comme un disque rayé qui répète les mêmes choses, encore et encore", avoue-t-elle. "Cela peut devenir répétitif mais c’est juste un signe que les gens n’écoutent pas vraiment." Et vu le rapport alarmant du Giec du lundi 9 août, la militante va devoir continuer cette triste musique.

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