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En Finlande, des femmes dansent pour soutenir la Première ministre Sanna Marin

La Première ministre fait l’objet d’une polémique après la fuite de vidéos où on la voit faire la fête. Elle a dû se soumettre à un test de dépistage. Sur Twitter, Sanna Marin reçoit le soutien de nombreuses Finlandaises et Danoises.

Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La Première ministre Sanna Martin danse lors d'une soirée festive en Finlande. (CAPTURE D'ECRAN)

C’est le scandale de l’été en Finlande. La Première ministre Sanna Marin, 36 ans, a passé début août une soirée à faire la fête avec des amis, des politiques et des artistes finlandais. Une soirée avec beaucoup de musique, d’alcool, de danse. Une soirée censée être privée mais qui ne l’est pas restée.

La semaine dernière, des vidéos de cette soirée ont fuité et ont rapidement été reprises sur les réseaux sociaux. Un tabloïd national finlandais les a ensuite diffusées, ce qui a amplifié la polémique. L’objet de la colère populaire : sur ces images, on voit Sanna Marin danser, se déhancher et chanter fort.

Inapte à prendre des décisions ?

En Finlande, certains estiment que la façon de danser de Sanna Marin, n’est pas  "appropriée", qu’elle est "peu convenable" pour une Première ministre. D’autres Finlandais sont exaspérés car Sanna Marin était en service ce soir-là. Ils se demandent si, vu le lâcher-prise de la cheffe du gouvernement, elle était bien en mesure de prendre des décisions en cas de problème. Elle assure que son service de sécurité était présent à l’extérieur des lieux de fête – deux appartements et deux bars – et qu’ils auraient pu la prévenir en cas de crise.

Autre question, les médias auraient repéré quelqu’un dans les vidéos qui parle de "farine", le nom utilisé pour dire "cocaïne". L’opposition, notamment d’extrême-droite, soupçonne la Première ministre d’avoir consommé de la cocaïne. Le parti lui a demandé de se soumettre à un test de dépistage antidrogue.

Ce que Sanna Marin a fait. Les résultats devraient arriver d’ici quelques jours et seront rendus publics. La Première ministre assure qu’elle n’a jamais pris de drogue de sa vie, mais admet s’être amusée lors de cette soirée : "J'ai dansé et j'ai chanté, j'ai pris mes amis dans mes bras et bu de l'alcool".

Danser "en solidarité avec Sanna Marin"

La Première ministre a également été soutenue en Finlande et au-delà. Samedi, un hashtag sur Twitter est même apparu : "Solidarité avec Sanna". Ce sont des vidéos postées par des femmes qui se filment elles-mêmes en train de danser et de chanter. Un message pour montrer le ridicule, selon elles, des attaques contre Sanna Marin. Ces vidéos ont été lancées par des Finlandaises et des Danoises et boostées par le magazine féminin danois Alt for Damerne.

D’après Euronews, les grands médias finlandais ont rapidement tourné la page de ce scandale. Dans le journal de référence du pays, Helsingin Sanomat, les articles les plus lus samedi après-midi portaient sur les longues attentes dans un parc d'attractions d'Helsinki, la guerre de la Russie en Ukraine, un concert d'Ed Sheeran au stade olympique de la ville et la popularité croissante des piscines dans la région de la capitale. Aucun signe de Sanna Marin dans les dix premiers articles.

Ce n’est pas la première fois que Sanna Marin crée la polémique en Finlande. Par deux fois au moins, une partie des Finlandais lui ont reproché ses loisirs, son âge, son genre. Alors qu’elle accompagne le pays dans un tournant de son histoire – la fin de la neutralité et l’adhésion à l’OTAN – Sanna Marin n’a pas l’intention de changer pour plaire : "Je compte bien rester la même personne que j'ai toujours été. Nous vivons en démocratie, et il y a des élections pour régler ce genre de débat", déclare Sanna Marin. La prochaine élection aura lieu au printemps 2023.

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