États-Unis : New York fait appel a des militaires pour sécuriser son métro

Les passagers du métro new-yorkais vont désormais devoir montrer le contenu de leur sac à des militaires avant d'accéder aux quais.
Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des policiers de l'État de New York et des troupes de la Garde nationale surveillent une entrée du système de transport en commun de la ville de New York au Grand Central Terminal de New York, New York, États-Unis, le 6 mars 2024. (JUSTIN LANE / MAXPPP)

Plus de 400 stations, trois millions et demi de passagers par jour, de Times Square au fin fond du Queens, le métro de New York est l'un des plus fréquentés au monde. Mais il devient surtout de moins en moins sûr. La gouverneure démocrate de l'État, Kathy Hochul, a donc annoncé mercredi 6 mars que 750 membres de la garde nationale, l'équivalent de nos militaires, allaient être déployés dans le réseau, épaulés par 250 agents de police. Leur job : contrôler les sacs à l'entrée des stations les plus fréquentées pour éviter les drames. "Personne ne devrait avoir peur que le passager à côté de soi ait un couteau ou une arme mortelle, souligne Kathy Hochul. Or l'anxiété s'installe. Les gens craignent d'être les prochaines victimes. Ces renforts s'ajouteront aux 3 500 policiers de la ville qui patrouillent déjà sur les quais et dans les couloirs... Le maire, Eric Adams, lui-même ancien policier, avait pris cette mesure en prenant ses fonctions il y a deux ans. 

De nombreux crimes dans le métro

À New York, ville qui compte 8,5 millions d'habitants, les inégalités sociales sont abyssales. Les chiffres de la délinquance remontent avec plus 50% de crimes graves dans le métro entre janvier 2023 et janvier 2024. Fin février, un conducteur de rame a reçu des coups de couteau, dans une station de Brooklyn. Le 12 une fusillade attribuée à une rivalité entre bandes dans une station du Bronx a fait un mort et cinq blessés. Sans compter le nombre de passagers agressés ou poussés. Kathy Hochul a également promis plus de caméras de vidéo-surveillance. Elle veut aussi interdire l'accès au métro des personnes condamnées pour avoir agressé un employé. 

Les usagers apprécient peu ces mesures. Certains ont l'impression que les autorités sortent le bazooka pour tirer sur une mouche, d'autres y voient un inutile gaspillage de ressources. L'an dernier la ville de New York a dépensé 155 millions de dollars rien que pour payer les heures supplémentaires de ses policiers dans le métro. Mais les efforts de la ville ont aussi une explication politique. Les démocrates veulent couper court aux critiques des républicains qui, sous l'impulsion de Donald Trump, les accusent de laisser l'anarchie se développer dans les grandes villes alors que la question de la sécurité sera l'un des enjeux de l'élection présidentielle en novembre. 

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