Face à la Chine, Taiwan fait à nouveau des affaires avec la France dans le domaine militaire

Dans un contexte de tension avec la Chine, le gouvernement taiwanais fait appel au savoir-faire français pour moderniser ses frégates. Un contrat qui ne va pas du tout plaire à la Chine.
Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Frégate de type "La Fayette", vendue à Taiwan, à Lorient (Morbihan) en mars 1988 (YVES GUEGAN / MAXPPP)

C’est le ministère taïwanais de la défense qui vient d’annoncer cet accord signé avec la France, précisément avec le groupe français DCI, société privée mais considérée une éménation du ministère des Armées, avec des capitaux pour moitié publics.

Les Taiwanais vont débourser 79 millions de dollars pour moderniser les six frégates françaises de type La Fayette, achetées à la France dans les années 90 et devenues aujourd'hui vieillissantes. L’accord conclu avec les Français va permettre une remise à niveau des systèmes de conduite pour le combat, c'est-à-dire une modernisation complète du cœur informatique : notamment tout ce qui commande les consoles de tirs, les radars ou les lanceurs de missiles.

La livraison des pièces par des sociétés françaises est prévue au plus tard en janvier 2026. Cela fait partie des efforts entrepris par Taiwan pour moderniser sa marine et répondre ainsi à la pression militaire chinoise, qui s’est accentuée ces deux dernières années. Pour ce qui concerne les frégates, cela doit permettre d’améliorer leur capacité antiaérienne, considérée comme un point faible.

Ce contrat risque de froisser les autorités chinoises

La Chine, qui définit Taiwan comme l’une de ses provinces, ne supporte pas de voir des pays étrangers fournir des armes aux Taiwanais, à commencer par les Etats-unis, mais aussi la France. On se souvient qu’en 2020, un contrat similaire avec Taiwan pour équiper des frégates avait provoqué la colère de Pékin, qui avait demandé à Paris d’annuler l’accord.

C’est pour cette raison que ce nouveau contrat n’a fait l’objet d’aucune publicité en France. Discrétion absolue. Le gouvernement français sait qu’il marche sur des œufs et ne veut surtout pas compromettre le renouveau des relations franco-chinoises, que les deux pays célèbrent cette année en grande pompe.

L’accord qui vient d’être annoncé par Taipei pourrait suffire à refroidir les relations, même si le montant du contrat, 79 millions de dollars, reste limité, ce qui exclut la livraison d’armement français comme des missiles. Mais la mise à jour assurée par la France pourrait quand même aider les Taiwanais à installer par la suite leurs propres missiles sur les frégates La Fayette.

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