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Israël : la solution controversée du gouvernement pour combattre la criminalité dans les localités arabes

La situation est dramatique dans les localités arabes de l'Etat hébreu : depuis le 1er janvier, plus de cent Arabes israéliens ont été tués par balles.
Article rédigé par franceinfo, Frédéric Métézeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Radia et Toufiq, dont deux petits-fils de 15 et 21 ans ont été tués jeudi 8 juin à Yaffe Nazareth (nord d'Israël) (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

Ces Arabes israéliens sont citoyens israéliens qui vivent essentiellement dans le nord du pays en Galilée, dans le sud dans la région du désert du Neguev, et dans des villes comme Lod, Jaffa ou Saint-Jean d’Acre. Ces dizaines de morts depuis le début de l'année sont des assassinats par balles à l’intérieur de cette communauté arabe israélienne. Il s'agit souvent de règlements de comptes mafieux, sur fond de trafic d’armes ou de proxénétisme, de vendettas familiales, de crimes homophobes ou de balles perdues.

Régulièrement, les Arabes israéliens (20% de la population) dénoncent des services publics à deux vitesses selon que vous habitez une localité juive ou arabe. Avec déjà plus de cent morts, le nombre de victimes a triplé en un an mais le nombre d’interpellations a été divisé par quatre.

Face à cette hécatombe, le gouvernement propose une solution radicale

La pression politique et médiatique est forte sur le ministre de l’Intérieur, d’extrême-droite, au discours hyper-sécuritaire. Mais comme il est ouvertement raciste, les députés arabes pensent qu’il n’est pas intéressé à améliorer les choses. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou propose quant à lui de recourir au Shin Bet, le service de renseignement intérieur chargé de la lutte antiterroriste, l’équivalent de la DGSI française.

Cette décision a été critiquée par le chef du Shin Bet : "Ce n’est pas notre travail et nous avons autre chose à faire", a-t-il dit. Elle la été aussi par les plus grands magistrats du pays : "Les méthodes de l’antiterrorisme ne peuvent pas être employées n’importe comment", et par la communauté arabe : "Si la police opère chez les Israéliens juifs et les services secrets chez les Israéliens arabes, c’est bien la preuve qu’Israël est un Etat d'apartheid." Une accusation que réfutent les autorités israéliennes.

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