Israël : le pari risqué de la hausse des taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation
Les économistes tablent sur une hausse des prix annuelle de 5 à 7%, dans un pays où le coût de vie est déjà exorbitant. La banque d'Israël a décidé pour la dixième fois en un an d'augmenter son taux directeur de 0,25%. L'argent est donc prêté aux banques à 4,75%, c'est le taux le plus haut depuis l'année 2006.
La banque d'Israël espère restreindre l'accès au crédit, qui est l'un des carburants du moteur d'une économie israélienne performante : une croissance de 2,5% au premier trimestre, un chômage très bas, et grâce à la high-tech des milliards de dollars dans les coffres des banques israéliennes. Il y a donc énormément de demandes de crédits pour investir. Mais cette activité soutenue a un revers : c'est une demande, elle aussi soutenue, et la hausse des prix qui va avec. D'où ce pari de dompter l'inflation en limitant le recours au crédit, mais qui risque de compliquer la tâche de ceux qui veulent acheter un logement. Les prix de l'immobilier sont en Israël parmi les plus élevés au monde...
Des impacts sur la vie quotidienne des Israéliens
La hausse des taux d'intérêt ne va absolument pas régler les problèmes fondamentaux d'Israël, petit pays qui importe énormément. Or, les grossistes qui gèrent l'importation des produits puis leur commercialisation disposent d'un monopole et maintiennent des prix élevés.
Selon un sondage du très sérieux Institut pour la Démocratie en Israël, 16% des Israéliens les plus âgés réduisent leurs dépenses de santé, plus d'un quart des personnes qui voulaient acheter une nouvelle voiture y ont renoncé, et un tiers des adultes a restreint ses achats alimentaires y compris les aliments de base. Cette semaine, le prix du pain encadré par l'Etat a été augmenté de 5% : le comité des prix du ministère de l'Economie a passé outre l'opposition du ministre à cette hausse symbolique et impopulaire.
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