Cet article date de plus de deux ans.

Italie : la Ligue de Matteo Salvini en mode survie après sa chute vertigineuse aux dernières élections

La Ligue est passée sous la barre des 9% aux législatives en Italie, soit un score divisé par deux par rapport à 2018. S'il reste dans le jeu à la faveur de son alliance avec Giorgia Meloni et Fratelli d'Italia, Matteo Salvini est de plus en plus contesté.  

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Matteo Salvini à Milan le 26 septembre 2022. (MIGUEL MEDINA / AFP)

L'Italie devrait bientôt être gouvernée par une femme très à droite, Giorgia Meloni. Mais un homme, très à droite aussi, Matteo Salvini, est lui sur la sellette. Aux élections législatives italiennes, le leader de la Ligue, le parti d'extrême droite, a divisé son score électoral par quatre depuis les dernières élections générales, les européennes de 2019, pour n'atteindre même pas 9% contre plus de 34% il y a trois ans. Et le nord de l'Italie, surtout, lui en veut directement. Ils ne sont pas très nombreux à parler en "on" mais la fronde est bel et bien là. Umberto Bossi, le fondateur de la Ligue du Nord réélu député à 81 ans, est même sorti de son silence. Il crée un Comité du Nord pour que la Ligue revienne à ses vraies valeurs.

Les "nordistes" veulent reprendre la main

Ces "nordistes" ont une explication à la défaite et à leur volonté de changer de cap. Selon eux, Matteo Salvini a oublié le Nord. C'est lui qui a changé le nom de Ligue du Nord à "Ligue pour Salvini Premier ministre". L'autonomie des régions du Nord – le fondement même de la création de la Ligue – n'était plus au cœur du programme. Salvini a nationalisé, centralisé son parti qui finalement ne se distinguait plus de celui de Meloni, Fratelli d'Italia. Salvini a même perdu la confiance des entrepreneurs du Nord, selon ses détracteurs qui lui expliquent aujourd'hui qu'on ne peut pas baisser les impôts et financer les retraites comme il le promet en ces temps de crise énergétique.

Si Salvini est contesté, y a-t-il quelqu'un pour le remplacer ? Il s'accroche et, malgré tout, il fait partie de la coalition qui a gagné. Il devrait d'ailleurs être nommé ministre (même si Giorgia Meloni n'en veut pas au poste de ministre de l'Intérieur, trop marqué). Il sera donc encore sur le devant de la scène mais plusieurs noms circulent pour le remplacer à la tête de la Ligue, comme les gouverneurs du Nord, de la Vénétie, du Frioul-Vénétie Julienne : des autonomistes. Ce seront les militants qui décideront et pour l'instant, les dates des congrès ne sont pas encore arrêtés. En revanche, aujourd'hui même, non loin de Milan, les "nordistes" se réunissent avec un mot d'ordre : "Pour le Nord, la bataille recommence !"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.