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L'Albanie endeuillée par un séisme : un pays "ami" mais pas le bienvenu dans l'Union européenne

La planète tourne et l’on pose le doigt mercredi sur la ville de Durrës, en Albanie.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des sauveteurs s'affairent sur les décombres d'un immeuble détruit par un séisme, à Durrës (Albanie), le 26 novembre 2019. (GENT SHKULLAKU / AFP)

Il était trois heures dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 novembre quand la terre s'est mise à trembler à Durrës, en Albanie. Un séisme de 6,4 sur l'échelle de Richter, suivi de 250 répliques. Des immeubles entiers s'écroulent comme des châteaux de cartes, les blocs de béton s'écrasent sur les chambres à coucher.

Durrës est une station balnéaire de la côte ouest de l'Albanie, avec étalage d'hôtels et de plages au bord de l'Adriatique. C'est aussi un haut lieu du crime organisé, où s'épanouissent la corruption et les constructions illégales.

Le pays observe une journée de deuil national. Il y a pour l'instant près de 30 morts, mais des décombres on a encore sorti cette nuit quelques miraculés à la lumière des lampes frontales. Toute cette région des Balkans est habituée aux tremblements de terre. Mais celui-ci est le plus puissant de ces trente dernières années : la première secousse a même été ressentie jusqu'à Sarajevo, 400 kilomètres plus au nord.

Un dossier d'adhésion ouvert il y a dix ans

Bruxelles a offert de coordonner les secours et de fournir des images satellites des zones touchées. L'Italie, la Grèce, la Roumanie et la France entre autres envoient sur place des hommes et du matériel. 50 pompiers encore devaient d'ailleurs décoller mercredi matin de Brignolles pour venir en aide à une nation "amie" a dit le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Une nation "amie" mais pas bienvenue au club européen. Cela fait 10 ans déjà que l'Albanie a ouvert son dossier d'adhésion à l'Union européenne. Mais les négociations sont au point mort et c’est la France qui s'oppose le plus fermement à son intégration. Ne faites pas de nous les méchants qui claquent la porte au nez des Balkans occidentaux, dit-on à l'Elysée. Ce n'est pas ça, nous devons d'abord nous réformer avant d'être en capacité d’accueillir de nouveaux membres.
Mais Tirana est sous le feu des critiques pour sa passivité face aux mafias proches du pouvoir, qui contrôlent le trafic de drogue ou le marché de la construction. Ce drame ne changera rien à la posture européenne, bien entendu. Il renforcera surtout l'exode d'une jeunesse qui vient massivement demander l'asile en Allemagne ou en France.

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