La Russie veut-elle vraiment envahir l'Ukraine ?
La situation en Ukraine était au cœur de la discussion qui a eu lieu à distance mardi 7 décembre entre les présidents russe et américain. Et chacun a campé sur ses positions.
Les services de renseignement occidentaux, qui s'appuient sur des photos satellite, n'ont aucun doute : la Russie a bien regroupé à sa frontière avec l'Ukraine des chars, des drones et surtout près de 100 000 soldats. Le ministre ukrainien de la défense est même persuadé que l'invasion aura lieu "fin janvier". On ne sait pas si la Russie a réellement l'intention d'envahir son voisin ukrainien, en tout cas techniquement, il est tout à fait prêt. En avril, la Russie avait déjà testé quelques mouvements de troupes à petite échelle, elle les avait fait passer pour des exercices avant de se retirer.
Désamorcer les tensions bilatérales, c'est l'objectif du sommet virtuel entre les présidents Biden et Poutine ce mardi alors que la #Russie se préparerait à envahir l'#Ukraine, début 2022 , selon la presse américaine. Les occidentaux veulent empêcher une redite de la #Crimée. pic.twitter.com/E70cDcZbCN
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) December 7, 2021
Pourtant, mardi 7 décembre, face aux "vives préoccupations" exprimées par le président américain, Vladimir Poutine a nié en bloc. Pire, il assure que ses troupes ne sont déployées qu'à titre défensif. "Ce n'est pas la Russie qui est responsable des tensions actuelles, affirme-t-il, c'est Kiev qui se prépare à reprendre le contrôle de ses régions séparatistes".
Ce que veut avant tout Vladimir Poutine, c'est freiner l'expansion de l'Otan vers l'Est. Que l'Ukraine n'en fasse jamais partie. Qu'aucun système d'armement étranger ne soit déployé sur son sol. Il exige même des garanties écrites que personne évidemment ne veut lui donner. Le patron de l'alliance, Jens Stoltenberg, lui a même rappelé que Moscou n'avait pas le "droit d'interférer dans le processus" d'une éventuelle adhésion. Qui reste très hypothétique même si l'Ukraine en rêve.
Cette semaine a eu lieu la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN. Découvrez la teneur des discussions du @SecBlinken et de ses homologues au sujet de l'Ukraine, des Balkans occidentaux et de la maîtrise des armements. #NousSommesOTAN pic.twitter.com/vbtRWe5fua
— USA en Français (@USAenFrancais) December 5, 2021
Vladimir Poutine n'accepte pas non plus de voir les États-Unis ou la Turquie augmenter leur coopération militaire avec Kiev. Une Ukraine transformée en plate-forme militaire pour des forces jugée hostiles représenterait une menace réelle pour la Russie. Et comme le dialogue avec le président Zelensky est impossible, le patron du Kremlin envisage de régler le problème de manière préventive, pour éviter plus tard un vrai conflit.
Des sanctions économiques radicales
Jusqu'où l'Occident peut-il aller pour défendre l'Ukraine ? Les États-Unis, soutenus par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie ont clairement indiqué qu'ils s'engageraient aux côtés de l'Ukraine pour l'aider à défendre sa souveraineté. Pas de manière active ni massive sur le terrain militaire mais grâce à de nouvelles sanctions contre la Russie. Depuis l'annexion de la Crimée en 2014, il y en a déjà eu, sans résultat. Cette fois l'idée est de frapper très fort.
#JoeBiden et l'UE menacent Vladimir #Poutine de fortes sanctions, dont le blocage de #NordStream2, si la Russie augmente sa pression sur l'#Ukraine. pic.twitter.com/zGUP7Wylz1
— Marc-Erwan (@vittart75) December 8, 2021
Comment ? En empêchant par exemple l'ouverture du gazoduc russe Nord Stream 2, qui attend toujours d'être certifié par l'Allemagne. Cela couperait l'herbe sous le pied de Moscou qui attend de pouvoir exporter son gaz vers l'Europe. Autre possibilité : sortir la Russie du système de paiement international Swift, rouage essentiel de la finance mondiale qui permet aux banques de faire circuler l'argent, la mesure était jusqu'ici considérée comme un dernier recours.
Mais s'il faut compter les points, pour l'instant c'est la Russie qui gagne : Vladimir Poutine était demandeur de cette rencontre, qui le pose comme un partenaire géopolitique incontournable.
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