Le Parlement européen légifère pour la première fois sur l'intelligence artificielle
"Le monde est à nous" nous entraîne ce matin dans un pays invisible, celui de l’intelligence artificielle. Le Parlement européen vient de légiférer sur le sujet. Une première.
C’est dramatique. avez-vous déjà entendu un homme politique français s’emparer du sujet de l’intelligence artificielle ? Quand vous tapez intelligence artificielle sur internet, vous avez essentiellement des articles dans les magazines spécialisés mais peu de choses dans les grands médias et rien dans les pages de politique ou de politique internationale. Quand il a été question de 5G dernièrement, on a eu un débat sur Amish ou pas Amish avec d’un côté Emmanuel Macron et de l’autre, les écologistes. Dérisoire. Car le sujet est capital et nous sommes fous de ne pas le mettre au cœur du débat politique.
L'IA n'est pas de la science-fiction
On a tous remarqué que lorsqu’on fait des recherches sur Google, on reçoit comme par hasard des publicités en lien avec nos recherches : intelligence artificielle. On sait que l’application chinoise TikTok à des algorithmes capables de comprendre les vidéos que les jeunes aiment ou non regarder pour ensuite orienter leur choix : intelligence artificielle.
On sait que la Chine possède 400 millions de caméras capables de vous identifier et de vous noter en fonction de vos actes. Vous agissez bien : vous avez une bonne note. Vous agissez mal : une mauvaise note et des sanctions à la clef, comme l’interdiction de prendre le train ou l’avion, là aussi d'est dû à l'intelligence artificielle. L’intelligence artificielle est déjà là et la question est de savoir jusqu’où on autorise la machine à aller.
Les hommes devront toujours avoir le dernier mot
Les machines peuvent-elles prendre le pouvoir sur l’homme ? C’est exactement sur cette question qu’une majorité de députés européens a voté cette semaine et ces députés ont décidé que les hommes devront toujours avoir le dernier mot sur les machines dotées d’intelligence et qui sont capables d’apprendre par elles-mêmes. Cela paraît logique que la machine n’ait jamais le dernier mot. Imaginez une arme de guerre qui déciderait qui elle peut tuer ou ne pas tuer...
C’est logique donc, mais ce n’est pas acquis puisque 44 députés ont voté contre ce texte avec cet argument que l’Europe ne soit pas à la traîne des Américains et des Chinois qui eux n’ont aucun scrupules sur le sujet et qui pour des questions de puissance sont prêts à donner à la machine un pouvoir sans limite.
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