: Vidéo Le système de "crédit social" testé en Chine "existe déjà en France", selon ce chercheur en intelligence artificielle
Le 10 octobre 2019, "Envoyé spécial" diffuse un reportage tourné dans une Chine qui épie ses citoyens grâce à des millions de caméras de surveillance. Doit-on s'attendre à voir ce genre de dispositif arriver en France ? Voici la réponse de Jean-Gabriel Ganascia, président du comité d'éthique du CNRS, interrogé par Elise Lucet.
Des citoyens épiés en permanence par des milliers de caméras de surveillance et notés sur chacun de leurs faits et gestes... Ce scénario est déjà à l'œuvre en Chine, où un système de "crédit social" actuellement à l'essai devrait être généralisé en 2020. Ce genre de dispositif pourrait-il arriver en France, dans un futur proche ou lointain ? Elise Lucet a interrogé Jean-Gabriel Ganascia, expert en intelligence artificielle.
En France, "il y a un 'crédit social' sur internet"
Pour ce chercheur qui préside le comité d'éthique du CNRS, "ce genre de dispositif, malheureusement, existe déjà en France"... Par exemple avec internet, où nous sommes notés en permanence. Donc selon Jean-Gabriel Ganascia, "il y a un 'crédit social' sur internet... mais aussi dans un certain nombre d'institutions financières, [telles que] assurances et banques".
De quoi affirmer que les grandes entreprises nous espionneraient plus que l'Etat ? "Certainement", répond-il : si les pratiques de l'Etat sont encadrées, "ces grandes entreprises, elles, font un peu ce qu'elles veulent avec les données que nous leur fournissons, sur les réseaux sociaux par exemple."
La reconnaissance faciale déjà testée à Nice
Guère plus rassurant : les caméras de reconnaissance faciale (la Chine possède la moitié du parc mondial) sont "bien sûr" testées en France, confirme Jean-Gabriel Ganascia. Notamment à Nice, où "le maire a conduit une expérimentation cet été avec des 'cobayes' consentants". Une expérimentation sur laquelle la CNIL (Commission nationale informatique et liberté) a demandé quelques précisions... "La législation en cours est certainement insuffisante, parce que ce sont des technologies nouvelles... Il faut des lois nouvelles", conclut-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.