Malgré les feux et les canicules, la Grèce a attiré en 2023 un nombre record de touristes

Qu’importent les canicules, qu’importent les incendies, la Grèce n’a jamais vu autant de touristes. 32,7 millions de visiteurs étrangers l’an dernier selon des chiffres provisoires publiés par la banque de Grèce. C’est un record.
Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un des incendies en Grèce, dans la forêt de Dadia, au nord-est du pays. (MARIE-PIERRE VÉROT / RADIO FRANCE)

Les voyageurs savent bien que partir en Grèce en été, c’est s’exposer à de très fortes chaleurs, des risques de feux et d'évacuations. Et cela fait des années que ça dure. Parfois, les touristes peuvent même voir, en guise de cadeau d’accueil, par les hublots de leurs avions, les colonnes de fumée qui s’échappent des forêts proches d’Athènes.

L’été dernier, 26 personnes sont mortes dans les feux et plus de 150 000 hectares de forêts ont brûlé. Mais il faut croire que le pouvoir d’attraction du pays est trop fort, entre îles aux plages paradisiaques et sites antiques classés. Le nombre de vacanciers est donc en hausse de plus de 17% entre 2022 et 2023. 

Des incendies y compris dans des zones touristiques

L’été dernier, ceux qui avaient choisi Rhodes ou Corfou ont vécu des températures affolantes, plus de 44 degrés, et des évacuations. Au total, des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées dont des milliers de touristes. La forêt de Dadia, parc naturel classé dans le nord-est du pays, a souffert d'incendies pendant plusieurs semaines. Les amateurs d’oiseaux ont souvent préféré cette fois annuler leurs vacances racontent des hôteliers.

Qui vient malgré tout en Grèce ? Et encore plus qu’avant ? Les Allemands. Ils n’étaient pas loin de cinq millions l’été dernier. Les Britanniques aussi. Et les Américains : + 29% en un an même si en nombre, ils restent moins présents que les Français : 1,8 million de personnes, soit une hausse de plus de 4% en une année.

Des tentatives pour lutter contre le surtourisme

Il y a des tentatives de régulation du surtourisme en Grèce. Par exemple, pour l’Acropole à Athènes, c'est désormais 20 000 visiteurs maximum par jour, avec réservation de créneaux horaires et fermeture du site en cas de trop fortes chaleurs. Depuis janvier, une nouvelle taxe de séjour est aussi entrée en vigueur en Grèce. 1,50 euro à 10 euros par nuit. Plus votre hôtel est chic, plus vous paierez cher. Cet argent servira justement à réparer les dégâts après catastrophes naturelles.

Le tourisme c’est de l’or pour la Grèce : 25% du PIB. Pour 2024, les réservations semblent encore au rendez-vous. Mais jusqu’à quand ? Le gouvernement, si souvent accusé d’avoir délaissé la prévention, d'avoir laissé des forêts à l’abandon, a dit vouloir embaucher 500 gardes forestiers et 1 200 autres en renfort pour la période estivale. Une manière de protéger la vie, la biodiversité et aussi finalement probablement l’avenir du tourisme en Grèce.

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