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Tonga : l'aide humanitaire arrive, malgré les difficultés dues à la crise sanitaire

Dans le Pacifique, six jours après une éruption et un tsunami dévastateurs, l'aide humanitaire commence tout juste à arriver sur les îles Tonga, jusqu'ici coupées du monde.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une plage de Tongatapu, l'île principale des Tonga, ravagée par un tsunami, le 15 janvier 2022. (HANDOUT / COURTESY OF VILIAMI UASIKE LATU via AFP)

Aux îles Tonga, après la puissante éruption volcanique du vendredi 14 janvier, il a fallu d'abord nettoyer les pistes, les débarrasser d'une épaisse couche de cendres volcaniques de cinq à dix centimètres de hauteur par endroits. Ce n'est qu'hier que les trois premiers avions cargos militaires venus d'Australie et de Nouvelle-Zélande ont pu atterrir.
À bord, des appareils de télécommunication, des générateurs, des kits d'hygiène... D'autres avions et bateaux vont arriver, on attend vendredi 21 janvier un navire équipé d'une usine de dessalement qui pourra produire 70 000 litres d'eau chaque jour pour les habitants de l'archipel.

La France mobilise également des moyens. L'accès à l'eau potable, c'est l'une des premières urgences: l'eau du robinet et des réservoirs a été contaminée par les cendres et l'eau salée, une grande partie des tongiens ne peuvent consommer que de l'eau en bouteille, les stocks s'épuisent.

Il n'y a plus grand-chose à manger, les cultures, les cheptels et les pêcheries ont été détruits, il y a des pénuries de carburant. Et si les liaisons téléphoniques ont été rétablies mercredi 19 janvier, il faudra plus d'un mois pour retrouver une connexion internet, le temps de réparer le câble sous-marin qui reliait l'archipel au réseau mondial.

80% de la population touchée

Il est toujours impossible de dresser un bilan précis des victimes, car de nombreuses zones restent isolées, difficiles d'accès. Sur l’île de Mango, où une balise de détresse a été déclenchée en début de semaine, le village a été complètement détruit. Dans d'autres, seules quelques maisons sont encore debout. D'après l'ONU, au moins 84 000 personnes – plus de 80 % de la population – est affectée par cette éruption, l'une des plus importantes de ces trente dernières années sur la planète, 500 fois plus puissante que la bombe atomique larguée sur Hiroshima pendant la Seconde guerre mondiale.

Et comme si cette catastrophe ne suffisait pas, le Covid-19 complique la tâche des sauveteurs. Hier ,un appareil australien a même du faire demi-tour en plein vol et revenir à Brisbane, parce qu'un cas positif avait été déclaré à bord.

Un archipel "zéro Covid"

Jusqu'ici les Tonga vivaient comme dans une bulle : elles n'ont enregistré qu'un cas, un seul cas depuis le début de la pandémie... Exploit dû à leur isolement géographique mais aussi à leur stratégie "Zéro Covid" (héritée de la peur des grandes pandémies importées par les voyageurs au XVIIIe et au XIXe siècle) : aujourd'hui chaque personne qui arrive doit être entièrement vaccinée et se soumettre à une quarantaine stricte de trois semaines.

Mercredi, un diplomate tongien assurait sur la radio australienne ABC que pour faire barrage au virus même le matériel humanitaire devait respecter cette quarantaine. Après quelques tractations, les autorités ont finalement accepté les livraisons mais sans aucun contact direct avec les habitants.

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