"Blé" : parce que le rendement de cette céréale est en chute libre cette année en France

La production de blé, en France, a chuté de 25% par rapport à la moyenne de la collecte des 5 dernières campagnes. Faut-il s'en inquiéter ?
Article rédigé par Bernard Thomasson, Thierry Marx
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Pour 2024, la récolte de blé est annoncée en chute de 25% en France. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Un quart de blé en moins sera cultivé en 2024 par rapport aux années précédentes. C'est une chute conséquente, qui soulève certaines interrogations. D'où vient cette baisse ? Manquera-t-on de farine dans un avenir proche ? Le prix du pain ou des pâtes peut-il augmenter ? Le chef Thierry Marx est aussi un boulanger – il a été fasciné dès son enfance par la boulangerie Gana, à côté de chez lui à Ménilmontant – et il possède plusieurs magasins dans Paris. Cette situation ne le laisse pas indifférent : 

"On est inquiets à la fois sur la quantité et sur la qualité. La question du prix du pain est, par ailleurs, très sensible. Elle a été, dans l'histoire, l'amorce de certaines révoltes, voire de révolutions. Les artisans boulangers, mais aussi les consommateurs, ont de quoi se questionner : va-t-on manquer de blé, et si oui dans quelle proportion."

Manger mieux et moins

Marc Bonnet, directeur de la filière de blé CRC (Culture raisonnée contrôlée), lui-même producteur dans la Creuse, se veut rassurant, en expliquant cette chute, passagère, par la météo :

"Le climat a été très pluvieux depuis l'automne 2023, ce qui a entravé l'emblavement des surfaces, et a ensuite perturbé la production. L'ensemble du pays est impacté, mais il ne devrait pas y avoir de conséquences pour le consommateur, parce que les prix sont décidés sur un plan mondial et les cours sont actuellement bas ; ce sont donc plutôt les agriculteurs qui sont les plus affectés, parce que les prix bas ne compenseront pas la faible récolte de cette année."

Les agriculteurs sont donc les premiers touchés par la situation climatique, avec un changement qu'il faut désormais considérer dans les cultures mais aussi dans nos modes de consommation.

Thierry Marx insiste : "Il faudra manger mieux et moins, en défendant la qualité. Par exemple pour le pain, c'est d'aller chercher des pains complets, à l'ancienne, au levain, avec des farines de seigle ou de sarrasin, voire de nouvelles farines comme le pois chiche ou les lentilles. Les métiers de la meunerie et de la boulangerie sont assez innovants pour nous faire découvrir des pains plus durables, nécessitant des cultures moins gourmandes en eau, et plus résistantes aux aléas climatiques."

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