"Galette", star des boulangeries bien après la date de l'Épiphanie

Ce gâteau connaît un succès populaire sur une longue période, entre décembre et février. Comment l'expliquer ? Thierry Marx apporte quelques éléments de réponse.
Article rédigé par Bernard Thomasson, Thierry Marx
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les galettes des rois, en pâte feuilletée à la frangipane, envahissent encore les étals des boulangeries (dans le Sud, on trouve plutôt des couronnes briochées garnies de fruits confits). (CHRISTELLE CAILLOT / RADIO FRANCE)

La galette des rois. Voilà une tradition gourmande très ancienne et qui, au fil des décennies, s'est largement étalée dans le temps. Symbole de l'Épiphanie, début janvier, elle trouve désormais sa place dans les boulangeries et les pâtisseries durant plus de deux mois : les premières galettes apparaissent dès la fin novembre, les dernières résistent jusqu'en février. Comment expliquer un tel succès pour ce gâteau rond, à l'intérieur duquel se cache une fève ?

"C'est bon, c'est du partage, explique le chef étoilé Thierry Marx. Que ce soit la merveilleuse pâte feuilletée avec sa crème amande noisette, ou la couronne briochée garnie de fruits secs dans le Sud. Les traditionalistes peuvent regretter qu'on ne respecte pas la date réelle, et qu'on étire la période, mais cela reste un moment fort pour les professionnels."

La galette au président de la République

Et Thierry raconte comment son patron d'apprentissage affirmait : "Quand c'est la galette, c'est la galette pour tous !". Autrement dit, tout le monde en profite dans l'équipe, parce que la galette des rois marque la fin de la séquence des fêtes en apothéose, en termes de chiffre d'affaires. C'est à la fois un pic économique, mais aussi l'occasion de défendre la profession, lorsque le président des boulangers de France va offrir une galette au chef de l'État.

"Il s'agit de défendre les métiers de bouche, précise Thierry Marx, l'artisanat en général, et de mettre sur la table les choses qui fâchent comme l'inflation, le coût de l'énergie, la raréfaction du personnel." Pas de fève dans la galette élyséenne, qu'on ne qualifie évidemment pas "des rois". Et savez-vous pourquoi des fèves dures ont remplacé les anciennes fèves haricot ? Sans doute pour ne plus les avaler discrètement afin d'éviter de payer le traditionnel verre de l'amitié !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.