Alerte sur l'écart des taux d'emprunt au sein de la zone euro
Le "spread", c’est l’écart de taux d’emprunt entre deux pays. Il risque d’augmenter sérieusement entre les différents états de la zone euro, suite à la décision prise la Banque centrale européenne de mettre fin à sa politique d'achats massifs de dette souveraine.
La BCE a sonné la fin de l'argent facile pour les États européens. Dès le 1er juillet, elle arrêtera d'acheter de la dette souveraine. Une stratégie mise en place il y a plus de 10 ans pour éviter l’effondrement de l’euro et soutenir les états les plus fragiles après la crise de 2008, à commencer par ceux du sud de l'Union européenne.
Aujourd’hui La Banque centrale européenne détient 5000 milliards d’euros de dette européenne dans ses comptes, soit un tiers de la dette souveraine européenne. Avec la fin de cette politique d’achats, l’argent va coûter plus cher, surtout pour les États les plus endettés, ceux aussi qui ont le plus besoin d’emprunter.
L'Italie entre en zone de turbulence
Les écarts de taux d'emprunt sont de plus en plus importants entre les différents pays. Le plus scruté, c’est celui avec le pays le plus robuste de la zone euro, celui qui inspire le plus la confiance aux investissements : l’Allemagne.
Aujourd'hui, c'est l'Italie qui entre en zone rouge. Son spread avec l'Allemagne augmente dangereusement. Et c’est inquiétant, car l’Italie est très endettée, sa dette s'élève à 150% de son PIB. Et c’est la troisième économie de la zone euro. La BCE n'exclut pas d'intervenir.
En lisant le communiqué publié jeudi par la BCE, on comprend que même si elle arrête d’acheter de la dette, la Banque centrale européenne ne renonce pas pour autant à toute intervention. Elle ne l’exclut pas. Au cours de sa conférence de presse, la présidente de la BCE, Christine Lagarde a refusé d'en dire plus. Sans doute parce que, selon elle, il n’y a pas urgence, en tout cas pour l’instant.
Il faut aussi trouver un compromis entre les différents pays pour continuer à aider les plus fragiles si besoin, afin d'éviter une fragmentation de la zone euro, tout en revenant comme promis à une politique monétaire plus conventionnelle.
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