Guerre des prix : la grande distribution fragilise l'agroalimentaire
Les prix ont baissé de plus de 3% depuis le début de l'année pour les produits de grande marque, selon l'institut Nielsen. Et cela fait un moment que cela dure. Sans citer de marque, un paquet de café moulu se vend 15% moins cher qu'il y a 2 ans. Idem pour des nouilles, d’une marque française bien connue. Des patrons de la grande distribution, comme Leclerc ou Systeme U, n'hésitent pas à parler de déflation, c’est-à-dire d'une spirale de chute des prix.
Ce sont les enseignes qui ont relancé cette guerre des prix, il y a 2 ans maintenant. Carrefour s'est engagé dans la bataille pour regagner des clients, suivi par Casino, puis par Auchan... Car le pouvoir d'achat des ménages stagne. Ils consomment peu. Pour les attirer dans leurs rayons, les grandes surfaces ont choisi de proposer les prix les plus bas possible.
Car elles sont allées au bout de cette bataille des prix. Difficile d'obtenir de nouvelles baisses de la part des grandes marques agro-alimentaire. Alors les enseignes ont effectivement choisi de s'allier : Auchan et Système U le mois dernier, Intermarché et Casino ce mois-ci. Attention il n'y a pas de fusion entre supermarchés, simplement des centrales d'achat communes. Il s’agit de peser plus lourd, pour pouvoir faire d'avantage pression sur les géants de l'agro-alimentaire, sur les grandes marques uniquement, pas les PME. Il s’agit de s'allier pour acheter en plus grande quantité et obtenir ainsi de nouvelles baisses de prix. On estime que cela peut atteindre 1%. Les discussions pour les prix des produits que vous trouverez dans vos rayons en 2015 viennent de démarrer. Et cela s'annonce serré.
Pour le consommateur, c'est plutôt une bonne nouvelle. En apparence seulement. D'abord pour les grandes surfaces, ce n'est pas sain. Elles réduisent leurs marges et leur capacité à faire des bénéfices. Surtout, cela fragilise les fabricants de produits alimentaires. La guerre des prix tue une entreprise par jour, prévient l’Ania, L'association des industries alimentaires affirme que les faillites ont augmenté de près de 30% en 2 ans dans le secteur. Une réunion est d'ailleurs prévue jeudi prochain au ministère de l'agriculture avec toute la filière pour évoquer ce problème.
Effectivement, les prix ont plutôt tendance à stagner pour les produits premier prix, pour ceux des marques distributeurs. Et ils augmentent même pour les produits de qualité, les produits bio, les produits innovants. Là, les consommateurs sont prêts à acheter, même si les prix grimpent : ils ont augmenté de près de 2% de plus depuis le début de l'année, selon Nielsen. Sans doute une issue à la guerre des prix dans la grande distribution.
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