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L'indexation des salaires à nouveau dans le débat public

Faut-il révaluer systématiquement les salaires en fonction de la hausse des prix ? Cela signifierait par exemple qu'avec un indice des prix à la consommation aujourd'hui de plus de 6% sur un an, selon les derniers chiffres publiés hier par l'Insee, les salaires augmenteraient d'autant.

Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
 Paris, le 27 octobre 2022. Manifestation pour la hausse des salaires entre Montparnasse et le siège du MEDEF.   (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

L'indexation des salaires sur les prix a déjà existé en France. C'était en 1952 pour lutter contre une inflation à 20%. A l'époque Antoine Pinay bloque les prix , crée un salaire minimum garanti et indexe tous les salaires sur l'inflation. Ce n'est qu'en 1983 que le gouvernement de Pierre Mauroy abandonne l'indexation des salaires sur les prix. C'est le fameux tournant de la rigueur socialiste, deux ans après l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand.

Aujourd'hui, certains revenus restent indexés sur les prix : le smic et les prestations sociales, comme le RSA et l'allocation adulte handicapé. Mais certains à gauche réclament d'avantage. La CGT demande la réindexation de tous les salaires à longueur de cortège, quand le député insoumis François Rufin la préconise jusqu'à un certain niveau de revenu. 

L'indexation des salaires sur les prix est en vigueur en Belgique et au Luxembourg

Mais en France, l'exécutif ne veut pas en entendre parler. Pas plus tard que mercredi soir, le président de la République a été clair sur France 2. Il n'en est pas question au motif, précise Emmanuel Macron, que cette réindexation ne ferait qu'alimenter la boucle prix/salaires. Une logique selon laquelle un patron qui augmente beaucoup les salaires de ses employés doit faire grimper ses prix pour restaurer ses marges et ainsi de suite, créant ainsi une spirale infernale. 

D'où la stratégie préconisée par le gouvernement, celle de chefs d'entreprises qui octroient des hausses de salaires limitées, et qui privilégient des primes ponctuelles défiscalisées. Avec, en parallèle, un gouvernement qui met en place des boucliers tarifaires pour amortir la hausse des prix de l'énergie.

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