Le mot de l'éco. Alitalia une nouvelle fois au bord de la faillite
En grande difficulté financière, la compagnie aérienne italienne a été placée cette semaine sous administration extraordinaire, c'est-à-dire en fait placée sous tutelle.
La compagnie aérienne italienne Alitalia a donc été placée cette semaine sous administration extraordinaire, c'est-à-dire sous tutelle. En grande difficulité financière, elle risque maintenant d'être démantelée ou vendue, à condition qu'une autre compagnie aérienne soit intéressée.
Alitalia va mal et ce n’est pas nouveau
La compagnie cumule les pertes depuis 20 ans. Mais son avenir s'est encore assombri lundi dernier, quand les 12 500 salariés ont rejeté un plan d'économie drastique, prévoyant 1700 surpressions de postes et une baisse des salaires de 8%.
Or les principaux actionnaires d'Alitalia, (la banque italienne Intesa Sanpaolo et surtout Etihad, la compagnie des Émirats arabes unis) avaient fait de la validation de ce plan par les salariés, une condition sine qua none pour débloquer une rallonge de 2 milliards d'euros. Sans cet apport d'argent et avec des pertes de près d'un million par jour, Alitalia est au bord de la faillite. Les caisses de la compagnie seront vides dans quelques jours.
Concurrence du low cost
Les difficultés d’Alitalia ne datent pas du vote des salariés contre le plan de restructuration. La compagnie est concentrée sur son marché domestique, sur les vols intérieurs italiens et les moyens courriers. Et sur ce créneau, Alitalia s'est retrouvée confrontée à une double concurrence, celle des trains à grande vitesse italiens et surtout celle des compagnies aériennes à bas coût qui représentent aujourd'hui 51 % du marché domestique. A plusieurs reprises au bord de la faillite, l’État italien a injecté en 10 ans plus de 7 milliards d'euros d'argent public dans la compagnie.
Depuis 2014, Alitalia est 100 % privée
Et le gouvernement italien a d'ores et déjà prévenu qu'il ne viendrait pas recapitaliser la compagnie. Il va tout de même tenter d'obtenir l’accord de l’Union Européenne pour pouvoir octroyer un prêt relais de 400 millions d'euros afin de permettre à Alitalia de continuer à fonctionner pour les six mois à venir. Le temps de trouver un éventuel repreneur.
La piste de la Lufthansa a été évoquée à plusieurs reprises par des membres du gouvernement italien mais pour l'instant, la compagnie allemande a expliqué "ne pas être clairement sur ce dossier".
Faute de repreneur et même si une nationalisation est exclue, c'est l’État italien qui se retrouvera de fait à la manœuvre pour essayer d’éviter la faillite d’Alitali, avant les élections législatives prévues à l’automne.
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