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Le mot de l'éco. Europe

Commission et BCE : des postes clés pour l’avenir de l’Europe. Après les élections européennes, des négociations cruciales auront lieu pour les nominations à la Commission Européenne et à la banque centrale européenne. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le quartier financier à Francfort, en Allemagne.  (GETTY IMAGES)

Commission et BCE : deux lieux de pouvoir qui vont façonner en grande partie l' Europe des prochaines années. Si ce sont les citoyens qui élisent les députés du Parlement européen, ce sont bien les Etats qui désignent le Président de la Commission Européenne et celui de la BCE. Le choix doit se faire à l’unanimité mais il se fait surtout au prix d'intenses tractations. Elle débuteront officiellement mardi prochain, lors d'un sommet de deux jours à Bruxelles.

Pour la Commission, la France soutient la candidature de Michel Barnier, ancien ministre, ancien commissaire, chargé des négociations du Brexit. Il aura en face de lui le candidat de l'Allemagne, le conservateur Manfred Weber. En lice également, Margrethe Vestager, l'actuelle commissaire à la concurrence. Mais le nom du prochain Président  de la Commission dépendra aussi de l'équilibre trouvé pour diriger une autre institution : la très puissante Banque Centrale Européenne où se dessine possiblement  un autre duel franco-allemand entre François Villeroy de Gallau, l' actuel gouverneur de la Banque de France et  l'Allemand Jens Weidman qui pilote la Banque Fédérale d'Allemagne. "Mais tout est étonnamment ouvert, confie un très bon connaisseur des arcanes européennes, il y aura des surprises jusqu'au bout".  

Politique monétaire accommodante  

Les milieux économiques européens  se demandent si le futur Président de la BCE poursuivra la politique dite "accommodante" menée par Mario Draghi, l'actuel President de la BCE, dont le rôle a été essentiel pour contenir les effets de la crise en achetant massivement de dette pour injecter des liquidités dans l'économie : pour près de 2600 milliards d'euros depuis 2015.

La question du choix du futur Président de la BCE est d'autant plus important que la croissance de la zone euro patine sérieusement : les prévisions ont nettement été revues à la baisse, au mieux 1,3 % de croissance attendu cette année.    

Enjeux économiques  

La liste est longue avec, entre autres, la question d'un budget de la zone euro, la fiscalité ou plutôt la concurrence fiscale que se livrent les éEtats et qui nourrit l’optimisation et l'évasion fiscale au sein même de l' Union Européenne. Il y a aussi, les enjeux du commerce international, alors que l' Europe pourrait faire les frais de la guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine. On le sait, les citoyens doutent de l'Europe mais les chefs d'entreprise aussi. Un grand dirigeant  français avoue que " c'est difficile de faire rêver sur  l'Europe, même des patrons". Un autre grand patron justement qui se dit pourtant  "européen convaincu" est encore plus sévère : " l'échec  de l' Europe dit il, c'est sa gouvernance qui  produit des normes plus que des décisions fortes"

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