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Le mot de l'éco. Quel avenir pour le Medef, le Mouvement des entreprises de France ?

Après cinq ans à la tête de l’organisation patronale, Pierre Gattaz s'apprête à passer la main. Son mandat s'achève et un nouveau président sera élu mardi prochain 3 juillet. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pierre Gattaz, président du Medef, le 4 juin 2018 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le nouveau patron des patrons qui sera élu mardi 3 juillet pour succéder à Pierre Gattaz, prendra la tête d'un Medef affaibli ; ce qui peut avoir l’air paradoxal alors que les idées du Medef semblent avoir l’oreille du  gouvernement. Deux candidats sont en lice : Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux.

De la réforme du code du travail à celle du compte pénibilité, en passant par la suppression de l’ISF

En mettant en œuvre son programme de campagne, Emmanuel Macron a aussi donné satisfaction à de vieilles revendications de l’organisation patronale.  

Jamais un président de la République n’a affiché une ligne aussi "pro entreprise". Mais jamais, non plus, un chef de l’Etat n’a autant tenu à distance les corps intermédiaires, qu'il considère au fond comme un frein à la transformation de l’économie française. Cela s’applique à l’ensemble des partenaires sociaux, les syndicats (de la CGT à la CFDT) mais aussi aux organisations patronales, Medef en tête.  Pierre Gattaz le dit lui-même : "Le Medef peut mourir"…Un écho aux déclarations de Laurent Berger, estimant que les "syndicats sont mortels".  

Le Medef, une organisation fragilisée

Idéologiquement, pour le Medef, il était plus facile d’exister dans l'opposition à François Hollande, que dans une communauté d'idées avec Emmanuel Macron. Surtout que s'il le défend au niveau de l’entreprise, le chef de l’Etat fait assez peu de cas du dialogue social au niveau national.  

Exemple avec la réforme de la formation professionnelle, où l’accord trouvé entre les syndicats et le patronat au bout de longues négociations, a été balayé d'un revers de la main par l’exécutif, car jugé pas assez ambitieux.   

Le risque pour le Medef, c'est de devenir un simple lobby. D'autant que l’organisation patronale pâtit d'une image dégradée dans l’opinion. D'après un sondage de janvier 2018, 71% des personnes interrogées ont une mauvaise ou une très mauvaise opinion du Medef.  

Les défis du futur patron des patrons  

Et notamment celui de la représentativité. Sur trois millions d'entreprises en France, 123 000 seulement adhèrent au Medef. Et puis, au-delà des revendications traditionnelles et répétées sur la baisse du coût du travail, le différentiel de fiscalité avec l’Allemagne ou encore l’excès de la dépense publique, le Medef contribue peu à la réflexion sur des thèmes pourtant cruciaux comme les enjeux économiques du numérique ou de l’intelligence artificielle. Les deux candidats à la succession de Pierre Gattaz sont d'ailleurs d'accord sur ce point : pour survivre, le Medef devra devenir une authentique force de proposition.  

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