Le patronat réclame 35 milliards de baisse des impôts de production sur 5 ans
La baisse des impôts de production est une des propositions phares du patronat en vue de l’élection présidentielle.
Après le MEDEF et la puissante fédération de la métallurgie (UIMM), voici que France Industrie demande à son tour une ristourne fiscale de taille sur ces impôts de production, en particulier. Et le patronat a même réussi à se mettre d’accord sur un montant : 35 milliards d’euros de baisse sur cinq ans.
Emmanuel Macron a déjà baissé ces impôts de production de 20 milliards d’euros en tout en deux ans. Une décision prise à la sortie du confinement, pour donner une bouffée d’oxygène fiscal à l’industrie. Les chefs d’entreprise demandent aujourd’hui à ce que l’effort soit prolongé au-delà de 2022. Parce que ces taxes aux acronymes un peu barbares (CVAE, C3S, CFE) pèsent sur l’industrie, selon les chefs d’entreprise qui les dénoncent régulièrement.
Des impôts jugés injustes
Ces impôts, qui rapportent quelque 75 milliards d’euros par an à l’État et aux collectivités locales, ne sont pas calculés en fonction des bénéfices, mais du chiffre d’affaires ou du foncier. Les industriels disent ainsi qu’ils payent des impôts avant même d’avoir gagné de l’argent. Cela réduit leur compétitivité et les incite, selon eux, à délocaliser les activités hors de France.
D’ailleurs, le Conseil d’analyse économique, organisme de réflexion rattaché à Matignon, ne dit pas autre chose. Dans une note publiée en juillet 2020, il estime que ces impôts sont "les plus nocifs en raison des distorsions qu’ils engendrent tout au long de la chaîne de production". Plus élevés qu’ailleurs en Europe, souligne le CAE, ils fragilisent les entreprises car ils font augmenter, de fait, les coûts de fabrication.
Un sujet pour la campagne électorale
À droite de l’échiquier politique, beaucoup de candidats à l’élection présidentielle proposent une baisse des impôts de production : de Valérie Pécresse à Éric Zemmour en passant par Marine Le Pen. De son côté, Emmanuel Macron ne s’est pas encore prononcé, mais son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a commencé à semer des petits cailloux. Il y a un mois, lors de ses vœux à la presse, il s’interrogeait déjà tout haut sur la pertinence du maintien de certaines de ces taxes.
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