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Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables à l'affiche du "chantier du siècle" : c'est ainsi qu'Emmanuel Macron a qualifié, jeudi 10 février, son programme pour l'énergie à l'horizon 2050.

Article rédigé par franceinfo, Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
10 février 2022. Turbines à l'usine General Electric de Belfort, où Emmanuel Macron a dévoilé son plan de relance du nucléaire cette semaine.  (JEAN-FRANCOIS BADIAS / POOL / AFP)

À l'horizon 2050, l'énergie produite et consommée en France ne devra plus produire d'émissions de CO2. Jeudi 10 février, Emmanuel Macron a dévoilé son plan, "le chantier du siècle. 

franceinfo : Quel est ce programme annoncé pour les énergies renouvelables ? 

Grégoire Lecalot : En 2050 donc, l'énergie produite et consommée dans notre pays ne devra plus produire d'émissions de CO2. Une révolution, puisqu'aujourd'hui encore, les énergies fossiles – pétrole, gaz naturel et charbon – représentent les deux tiers de la consommation. L'effort proposé par le chef de l'État pour développer les énergies renouvelables est historique.

L'énergie solaire, élevée au rang de priorité, car moins chère et mieux intégrée dans le paysage que l'éolien, verra sa capacité de production multipliée par 10. Et l'éolien en mer est appelé à un véritable tour de force : passer de zéro parc à une cinquantaine, sachant que le premier, au large de Saint-Nazaire, doit être mis en service à la fin de cette année, 11 ans après le début du projet.

Des délais justement que le président veut réduire ?

5 ans pour faire sortir un projet solaire de terre, 7 ans pour un parc éolien : ça réduit la rentabilité des projets, et ça favorise les contestations. Trop de couches réglementaires, regrette Emmanuel Macron. Il compte lever les barrières réglementaires pour les projets qui sont acceptés par les habitants qui les entourent.

Alors le solaire et de l'éolien sont des énergies intermittentes, qui ne produisent pas en permanence ou à la demande : un problème pour Emmanuel Macron. Mais il espère le dépasser en ouvrant un crédit d'un milliard d'euros pour la recherche sur le stockage de l'énergie. Cela permettrait de la puiser, si besoin, même quand les conditions climatiques ne sont pas favorables.

Un développement massif des énergies renouvelables donc. Mais le président de la République avait-il vraiment le choix ?  

En fait, non. L'effort consenti est à la mesure du retard de la France dans le domaine. Emmanuel Macron l'a d'ailleurs admis, nous partons de loin. D'après l'Union européenne, la France est le seul pays des 27 à ne pas avoir atteint ses objectifs en matière de développement des énergies renouvelables : en 2020, elles ont représenté 19% de la consommation d'énergie, alors qu'elles auraient dû être à 23%.   

Les objectifs fixés sont certes inédits, mais ils ne sont pas aussi ambitieux que ceux du nucléaire. Dans certains de ses scénarios, le gestionnaire du réseau, RTE (réseau de transport d'électricité), allait plus loin sur le solaire ou l'éolien en mer. Quant à l'éolien terrestre, qui suscite le plus d'oppositions, le président a carrément expliqué qu'il voulait ralentir le rythme, et de fait, il faudra 30 ans pour atteindre l'objectif initialement prévu en 10 ans.

Emmanuel Macron n'avait pas non plus le choix car, de toute manière, EDF ne peut pas construire plus de réacteurs nucléaires. L'électricien public, confronté à des pertes de compétences – comme l'a montré le chantier de Flamanville  n'est pas en mesure de rééditer l'exploit industriel du parc actuel : une cinquantaine de réacteurs en une vingtaine d'années.

Le président n'a passé une commande ferme que pour six unités, six EPR2, parce que c'était la proposition d'EDF, qui ne pouvait pas faire plus. Le plan de développement des énergies renouvelables d'Emmanuel Macron est historique, mais avant tout par pragmatisme. 

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