Quel est l'état de l'économie britannique aujourd'hui ?
Depuis 2008, Le Royaume Uni n’a pas échappé à la crise. Mais il a rebondi plus vite et plus fort que les autres pays européens. L'année dernière, la croissance a été de 2,8 %, loin devant la France (0,3%) et même l'Allemagne (1,5%). L'économie britannique affiche en fait la plus forte hausse de tous les pays du G7. Quant au chômage, il est quasiment au plein emploi avec 5-6 %.
Pour doper la croissance, la banque d'Angleterre a largement fait fonctionner la planche à billets. Une politique monétaire qui s'est appuyée sur la très forte financiarisation de l'économie nationale. La City de Londres est d'ailleurs la première place boursière de la planète.
D'ailleurs l'autre clé de ce succès britannique, c'est un marché du travail ultra flexible. Et le symbole de cette flexibilité, c'est ce qu'on appelle les "contrats zéro heure" : ils ont été multipliés par 4 depuis 2010. Or, ces contrats permettent d’embaucher quelqu'un sans aucune garantie de temps de travail. Les entreprises peuvent donc faire appel à des salariés au coup par coup, en fonction de leurs besoins immédiats pour, au final, seulement quelques heures de travail par semaine.
Près d'un quart des entreprises de plus de 100 salariés ont recours à ces "contrats zéro heure" et on estime que plus de 700.000 personnes sont aujourd'hui sous ce régime de contrats zéro heure et ne sont donc pas comptabilisées dans les chiffres du chômage.
Le modèle britannique, c'est aussi ça : peu de chômeurs déclarés mais beaucoup de travailleurs pauvres.
Les zones d'ombre dans ce succès britannique, notamment la dette du pays
Déjà, il y a la croissance qui a commencé à ralentir au début de l'année. Ensuite, malgré les mesures de rigueur, la dette de la Grande Bretagne représente 92 % de son PIB. Le déficit reste élevé à 6 %, bien au-delà des 3% fixés par les critères de Maastricht. Mais le Royaume Uni n'est pas dans la zone euro même s'il est toujours dans l'union européenne. En tout cas, au moins jusqu' en 2017, car David Cameron a promis un référendum sur l'appartenance du Royaume Uni à l'Union. Une perspective qui inquiète les milieux d'affaire britanniques qui ont pourtant largement soutenu le Premier ministre.
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