Taxe foncière : en 2023, une hausse de 7 points à Paris et de 10 points à Grenoble
On a beaucoup parlé cette semaine de la taxe foncière, avec l'annonce de la maire de Paris de l'augmenter fortement l'an prochain : le taux va passer de 13 à 20%, ce qui représente une hausse de + de 50%.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, dit ne pas avoir le choix face au dérèglement climatique, à la crise énergétique et à l'inflation. Il lui faut des rentrées d'argent pour "garder les services publics et accélérer la transformation écologique".
Paris est la première grande ville à annoncer une telle augmentation. Mais d'autres devraient suivre : à Grenoble, la municipalité écologiste a prévu une hausse de 15 à 25%. À Lyon, le maire a déjà préparé les esprits, déclarant le mois dernier qu'une hausse des impôts locaux faisait partie des hypothèses sur la table. Il est encore trop tôt aujourd'hui pour faire une liste plus exhaustive : les municipalités ont jusqu'en mars pour voter leur budget.
franceinfo : Pourquoi cette tendance à la hausse aujourd'hui ?
Guillaume Gaven : D'abord, parce que tout flambe. C'est ce qu'a expliqué Anne Hidalgo à Paris : "Toutes les communes de France sont aujourd'hui confrontées à une situation très difficile qui, malheureusement, n'a pas été prise en compte par le gouvernement : pas d'indexation des moyens pour tenir compte de l'inflation, ni de l'augmentation des coûts de l'énergie".
C'est par exemple la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, décidée cet été : les salaires représentent plus de la moitié des dépenses des communes. Face à ces hausses, le gouvernement a juste choisi de ne pas mettre de limite à la hausse de la taxe foncière, qui devrait donc s'envoler l'an prochain.
D'autant que la taxe foncière est l'un des derniers impôts locaux qui existent encore aujourd'hui !
La taxe d'habitation vit ses derniers instants – pour les résidences principales du moins. Elle sera totalement supprimée l'an prochain. Mais compensée par l'Etat, par des versements de parts de TVA. Sauf que les communes n'ont ici pas de prise pour ajuster leurs recettes. Bref, l'un des seuls leviers qui reste c'est la taxe foncière – avec, pour être juste, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, un impôt de production qui rapporte 8 milliards par an aux départements et aux communes. Mais la taxe foncière, c'est plus de 34 milliards.
Dernière raison, c'est un grand classique après une élection : les maires cherchent à mener à bien les projets sur lesquels ils ont été élus. Les dernières municipales datent de 2020. La pression fiscale n'avait pas bougé l'année suivante, pour cause de Covid notamment. Mais elle a pris 2% en 2022, selon une étude d'un cabinet spécialisé, FSL qui estime qu'il s'agit de la plus forte augmentation depuis 2010. C'était sans compter sur celle attendue l'an prochain donc.
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