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Jeu vidéo : la renaissance du "Made in France" ?

Cette semaine s'ouvre à Paris, porte de Versaille, le Paris Games Week. C'est la plus grande manifestation de ce type dans l'hexagone. 230.000 visiteurs sont attendus jusqu'à dimanche et parmi les jeux présentés, beaucoup de titres made in France. Le début d'une renaissance ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le
jeu vidéo en France, c'est quoi ? 250 entreprises, 5.000 emplois directs et plus
de 10.000 indirects. L'hexagone est même le deuxième pays derrière les États-Unis en volume
de production, et le secteur réalise 70% de son chiffre d'affaire à l'export.

Des chiffres plutôt flatteurs en apparence, mais en réalité, le constat est
plus nuancé
. En dix ans, la France a perdu 5.000 emplois. En cause : une
industrie du numérique mondialisée et très concurrentielle.
Par exemple, grâce à
un crédit d'impôt massif de 30% sur la main d'œuvre, le Québec a vu le nombre de
salariés du secteur croître de 564% en dix ans soit 15.000 créations de poste.
Pas simple de résister dans ces conditions. David Cage est le co-fondateur du
Studio Quantic Dream installé dans la région parisienne : "On
a la chance en France d'avoir beaucoup de gens de talents. Mais on souffre aussi
de les voir partir car on se heurte à une concurrence parfois déloyal d'autres
pays qui subventionnent lourdement cette industrie comme le Québec ou le Canada.
C 'est un combat de chaque instant pour essayer de survivre et garder des jeux
français sur les étagères."

En
France, l'industrie du jeu vidéo  se compose surtout de petites et très petites
entreprises
. Exceptés des géants comme Ubisoft ou Ankama, 79% des entreprises
françaises ne dépassent pas les 50 salariés. Elles sont d'ailleurs
essentiellement tournées vers la conception de jeux sur Internet ou sur
smartphones et tablettes. De petites entreprises qui connaissent un taux de
mortalité record. Là aussi, la concurrence effrénée est montrée du doigt. Nicolas Gaume est le président du SNJV, le syndicat national du jeu
vidéo : "Il
y a un côté très positif à cela car cela prouve que beaucoup d'entrepreneurs
s'engagent dans ce secteur, d'équipes qui se créent dans ce secteur riche en
opportunités. En même temps, il y a une forte mortalité à cause de certaines
rigidités économiques françaises, puisque l'Allemagne ou l'Angleterre ne
connaissent pas ce genre de déboires."

Mais
attention, il y a quand même des raisons d'espérer pour le jeu vidéo made in
France. D'abord parce qu'entre 2008 et 2012, le nombre d'emploi est passé de
3.000 à 5.000.
Pourquoi ? D'abord, la qualité de la formation : Supinfogame,
ENJMIN, les Gobelins, LISAA, ISART Digital, etc. Autant d'écoles renommées
mondialement. Un crédit d'impôt également, mise en place depuis 2008. La qualité
de vie aussi. Et puis, une vitalité retrouvée chez les
créateurs.

Alors
faut-il parler de renaissance ? Yves Guillemot est le patron d'Ubisoft, 3ème
éditeur mondial : "Je
pense qu'il y a un renouveau important. On va revoir plus de créations
françaises à l'avenir. Ces cinq dernières années, Ubisoft a d'ailleurs beaucoup
recruté en France avec des jeux emblématiques : Just Dance, ZombiU, les Lapins
Crétins,beaucoup de jeux qui ont apporté des nouveautés et suscité des
vocations. Si les retombées financières s'accentuent, il y aura une renaissance
du Made in France."

Le
Paris Games Week ne s'y est d'ailleurs pas trompé, accueillant dans ses murs le
forum des métiers du jeu vidéo.

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