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La fin du monde demain, déconstruction d'un mythe

Qui sont les oracles du 21 décembre 2012 ? Sur quoi se fondent leurs prédictions cataclysmiques ou annonciatrices de nouvelle ère ? Comment ont-elles pu prendre une telle ampleur ? Entre détournement d'un calendrier maya et théories astronomiques farfelues, décryptage de la 183e fin du monde promise depuis l'Empire romain.
Article rédigé par franceinfo
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Demain, c'est la fin du monde. Détournement d'un calendrier
maya, théories plus ou moins farfelues, le 21 décembre 2012 marque pour
beaucoup de monde la fin d'un monde. Depuis l'Empire Romain*, c'est la...183e
fois !

Que dit le calendrier maya ?

Invoqué pour expliquer la fin du monde ce vendredi, le
calendrier maya a bon dos. Le calendrier maya dit "de compte long " (il
y en a plusieurs) se termine en effet le 21
décembre 2012, d'après le consensus scientifique actuel.

Mais cela
ne signifie en aucune manière la fin des temps. "A cette date on est censé
repartir pour un cycle de 5125 ans
", explique Jean-Michel Hoppan,
épigraphiste maya au CNRS.

Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?

Au XXIème siècle, c'est encore une forme d'apocalypse mise
en avant. En ce solstice d'hiver 2012, certains notent un alignement
Terre-Soleil-centre de la voie lactée, si tant est qu'on puisse en définir un
centre. Un alignement qui créerait un effet gravitationnel important voire
favoriserait une collision entre notre planète et une comète.

"Les comètes
s'en foutent
", coupe court l'astronome Daniel Kunth, membre de l'Institut
d'Astrophysique de Paris : "Si la voie lactée était la France et son
centre Paris, le système solaire aurait la taille d'un euro situé à Bayonne
".
Trop loin pour avoir un quelconque effet.

Comment en est-on arrivé là ?

D'après un sondage Ipsos réalisé en mai dans 24 pays, 10%
des personnes interrogées voient dans le calendrier maya un signe que
l'histoire de la Terre s'arrêtera bien demain. Croulant sous les messages
d'Américains paniqués, la Nasa a du préciser qu'aucune menace ne pesait sur
2012.

L'anthropologue Pierre Lagrange voit dans ces craintes l'effet
amplificateur d'internet. "Pendant longtemps les petits groupes qui
avaient des discours bizarres publiaient des feuilles de choux qui n'étaient
lues par personne. Aujourd'hui n'importe qui a accès à tout le monde. Du coup
les analystes ont tendance à évoquer les points de vue marginaux, comme s'ils
étaient centraux
".

*C'est l'historien Luc Mary qui s'est livré à ce calcul. Il est l'auteur
de "Mythe de la fin du monde. De l'Antiquité à 2012" aux Editions
Trajectoires

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