La réalité complexe du travail dominical
Pancarte en main,
tapant sur des pots de peinture, on les a beaucoup vu ces derniers temps, les "bricoleurs du dimanche", ce collectif de salariés de Castorama et Leroy Merlin.
Malik a été de
toutes les manifestations pour défendre ce qu'il considère comme un droit : "travailler le dimanche, c'est etre payé à 50%, ça me fait 300 euros de plus par mois. J' ai l'opportunité de le faire et de le choisir. Je choisis les dimanches où je veux
travailler ".
Sauf dérogation
accordée par le maire, les magasins de bricolage n'ont pas le droit d'ouvrir le
dimanche à la différence des jardineries et des enseignes d'ameublement. Mais
dans ces secteurs, la majoration salariale n'est que de 25%.
Une règle... de multiples exceptions
Le repos dominical a presque autant
d'exceptions que de corps de métiers. Et des exceptions, il y en a encore plus depuis la loi Maillé de
- Un texte qui créé ce qu'on appelle des périmétres d'usage de consommation
exceptionnelle, des Puces.
Il s'agit de
grandes zones commerciales où les magasins ont le droit d'ouvrir le dimanche, en
contreparties d'accords salariaux. Or cette loi est venue se superposer à une
réglementation déjà complexe puisque dans d'autres secteurs comme les transports, les hôpitaux ou encore les entreprises de presse où la police, le travail dominical est là règle.
C'est aussi le cas des commerces de bouche. Martin, employé
d'une charcuterie, n'a "ni salaires double, ni repos compensatoire, dans nos métiers le dimanche c'est une journée
comme les autres ". Autre cas où les
salariés n'ont pas de compensation salariale en cas de travail dominical : les
zones touristiques. On ne gagne donc
pas forcément plus en travaillant le dimanche.
"Quand est-ce qu'on voit sa famille ? "
Quant au
volontariat, cela peut aussi etre une
notion tres relative. Une employée d'un
magasin parisien raconte : "quand j'ai été récruté, travailler au moins deux dimanches par mois n' etait pas une condition. Il fallait accepter pour avoir le
boulot. Puis c'est devenu tous les dimanches, tous les jours fériés, payés comme
un jour normal. Au bout d'un moment quand est ce qu'on a une vie ? Quand est ce
qu'on voit sa famille ? "
Et la situation
s'est empirée quand la jeune femme a fait savoir qu'elle ne souhaitait plus
travailler le dimanche. "Mon patron me
menace de me licencier, me dit que si je suis pas contente, il y a la porte. Je
suis allée plusieurs fois à l'inspection du travail mais rien ne se passe. "
Malgré les
condamnations retentissantes, l'inspection du travail ne
dresse qu'une dizaine de contraventions
par mois à Paris contre des magasins qui ouvrent illégalement le
dimanche : 1.500 à 3.000 euros par salarié travaillant ce jour-là.
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