Les confessions des espions du Shin Bet
Ils sont des hommes de l'ombre, qui parlent peu. Ils ont
été, chacun leur tour de 1980 à 2011, les grands patrons du Shin Bet, les
services de sécurité intérieure, l'équivalent israélien du FBI. Pour son film The
Gatekeepers , le réalisateur Dror Moreh les a convaincus de raconter trente
années de lutte anti-terroristes et de combats contre les terroristes
palestiniens. Le résultat est stupéfiant. Grâce à ses témoignages, on voit
défiler toute l'histoire contemporaine israélienne de 1967 à aujourd'hui.
Mais si ce film fait l'effet d'une bombe en Israël, c'est que ces hommes
n'hésitent pas à remettre publiquement en cause la politique sécuritaire que
mène l'état hébreu dans les territoires palestiniens. "On gagne toutes
la batailles mais nous perdons la guerre" , estime Ami Ayalon qui
dirigea le service de 1996 à 2000. Ces anciens patrons du Shin Bet sont
unanimes : les dirigeants israéliens n'ont pas de stratégie.
Reprendre le dialogue
"Et
il est temps, affirment-ils, de reprendre le dialogue avec le voisin
palestinien. Et Avraham Shalom (1980-1986) de préciser : " Avec tout le monde,Avec
le Hamas. Avec l'Iranien Ahmadinejad. Il n'y a pas d'autre alternative que de
négocier."
The Gatekeepers est sorti il y a deux semaines en
Israël, fait salles combles et office de pavé dans la mare à la veille des
élections législatives. Dans la presse, Youval Diskin (patron du Shin Bet de
2005 à 2011) s'en est d'ailleurs ouvertement pris au Premier ministre
Benyamin Netanyahu, le jugeant "incapable de mener à bien une offensive
contre l'Iran".
Le documentaire de Dror Moreh est sélectionné pour les Oscars, sortira
bientôt en salles aux Etats-Unis et sera diffusé en France sur Arte courant
mars
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