Les détectives aussi ont leurs états généraux
Jean-Emmanuel Derny est "agent de recherches privées ". Comme souvent ce jour-là, il campe dans sa voiture aux vitres arrières teintées. Sa voiture, c'est un peu sa deuxième maison, il y a des prises USB un peu partout pour son smartphone, son ordinateur, son appareil photo.
Jean-Emmanuel Derny est en "filoche " comme on dit dans son jargon. Autrement dit : en filature .C'est l'un des aspects de son métier, mais pour lui, "le coeur de notre métier n'est pas de faire de la filoche sur une mobylette derrière une femme volage ou un mari cocu. Le vrai coeur de notre métier, c'est l'apport de la preuve dans une procédure judiciaire donnée : soit en vue d'un jugement, soit en vue d'une négociation ".
Les Français font de moins en moins appel aux services de détectives
Depuis la réforme de 2005, qui a rendu les divorces beaucoup plus faciles, l'appel à un détective pour des affaires familiales a chuté. Aujourd'hui, les privés font 60 % de leur chiffre d'affaire grâce aux dossiers économiques : concurrence déloyale, harcèlement, arrêt maladie, détournement d'actifs...
Depuis 2003, la profession de détective est très encadrée, ils doivent avoir une licence professionnelle en droit. Avant d'être enquêteur privé, Laurent l'Horcet travaillait d'ailleurs dans le milieu juridique. Depuis deux ans, ce quadragénaire dirige Cap investigations, et pour obtenir des preuves, il le promet, il ne franchit jamais la ligne rouge.
"On a accès à des bases d'informations légales, on n'a pas du tout intérêt à utiliser des fichiers illictes, d'abord parce qu'on est beaucoup plus contrôlé et puis cela n'a pas de valeur pour la justice".
Laurent l'Horcet, comme Jean-Emmanuel Derny, facture en moyenne 130 euros de l'heure. Pour des missions longues, il y a des forfaits. Les détectives privés français ne font pas d'enquêtes pénales, contraiment aux Etats-Unis. Ils font uniquement du civil. Et ils n'ont évidemment pas les mêmes moyens d'enquête que les policiers ou les gendarmes.
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