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Rythmes scolaires : une réforme à plusieurs vitesses

A partir de la rentrée de septembre, près d'un écolier sur quatre aura classe le mercredi matin. C'est la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon. Le but est de raccourcir les journées d'école et de faire découvrir de nouvelles activités aux enfants. Mais voilà, cette réforme ne se met pas en place partout avec la même qualité. Il y a des villes où ça se passe mal, et des villages qui se battent avec les moyens du bord pour le bien des enfants.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La réforme des
rythmes scolaires de Vincent Peillon s'applique dans certaines villes dès la
rentrée prochaine. A Nantes, les
enfants auront classe le mercredi matin. Dans la ville de Jean-Marc
Ayrault
, pas question
d'attendre 2014. La réforme sera appliquée à la rentrée, mais elle ne satisfait
pas certains parents et enseignants qui voient bien que cette réforme n'est pas
prête partout, alors que l'année scolaire se termine vendredi.

Dans certaines
écoles, les parents ne connaissent pas le futur agenda de leurs enfants. Ils
ont constitué un collectif, "Le collectif 36", car 36 écoles sur une
centaine sont mobilisées. En principe, avec cette réforme, les enfants
termineront l'école plus tôt. Après, ils auront droit à des activités gratuites
mais à Nantes, le schéma est différent. Les enfants auront simplement un goûter
vers 16h et les activités seront placées après 16h30 pour les familles qui le
choisissent. "Tout dépendra des animateurs, rien n'est mis en place pour
ce goûter
", regrette une maman de trois enfants, furieuse.

"C'est une
réforme qui ne peut pas se faire en un jour" (la mairie de Nantes)

Selon Johanna
Rolland, première adjointe, la mairie a engagé 1,7 million d'euros pour cette
réforme, c'est-à-dire 80 à 100 euros par élève nantais, et elle va recruter une
centaine d'animateurs. Il y aura donc bien des activités pour les enfants, mais
elle admet qu'elle "avance étape par étape ", expliquant "c'est une réforme
qui ne peut pas se faire en un jour
".

Les enseignants,
comme Céline Sierra, déléguée du Snuipp-FSU, principal syndicat du premier
degré, regrettent quant à eux de ne pas avoir été suffisamment associés. Cette
directrice d'école estime que la ville de Nantes n'a pas respecté l'esprit de
la réforme de Vincent Peillon. "Les activités ne seront plus
complémentaires à la classe, comme c'était prévu par la réforme
", témoigne-t-elle.
Et elle ajoute, "une récréation d'une demi-heure, c'est long pour les
élèves
". Pour certains enseignants, comme pour certains parents, cette
réforme produit une école à plusieurs vitesses.

A Mâle, des
retraités à la rescousse

Quant aux petites
communes qui veulent appliquer la réforme dès 2013, place au "système
D". Dans l'Orne, Mâle et La Rouge vont changer ces rythmes dès la rentrée.
Elles vont donc bénéficier d'une aide du gouvernement de 50 euros par an et par
enfant. Mais ce n'est pas suffisant.

La maire de Mâle,
Martine Georget, est convaincue de l'intérêt de cette réforme avec l'école le
mercredi matin, elle s'est donc démenée pour mettre au point des activités,
avec l'aide de bénévoles et en particulier des retraités. "On n'avait pas
le choix
", dit-elle. Des papys pour le jardinage, des mamies pour
l'atelier-cuisine, elle a également recruté une animatrice pour l'éveil
musical. La mairie mise donc sur le partage, "l'intergénérationnel ",
les retraités sont ravis, ils "ont l'habitude des enfants", mais ce
système est fragile.

Et si le
gouvernement ne prolonge pas ses aides au-delà de 2013, les petites communes
seront en difficulté. Vincent Peillon, le ministre de l'Education, a bien
conscience de ces déséquilibres entre les communes, mais pour lui l'essentiel
est d'en finir avec la semaine de quatre jours qui est source d'échec. L'école
le mercredi matin est donc un premier pas, il admet que des ajustements seront
nécessaires.

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