Le rendez-vous du Particulier. Acheter une voiture d'occasion en toute sécurité
Acheter une voiture d'occasion nécessite de prendre un certain nombre de précautions, à la fois techniques et juridiques, surtout quand on achète à un particulier. Les conseils du "Particulier", le mensuel patrimonial du groupe Figaro
franceinfo : Pascal Frasnetti, vous êtes chef de rubrique consommation pour le magazine Le Particulier, le mensuel du groupe Figaro, en kiosque en ce moment. Et le premier conseil que vous donnez aux acheteurs d’une voiture d’occasion, c’est de porter une attention toute particulière au vendeur…
Pascal Frasnetti : Oui, car tous les vendeurs ne sont pas égaux, ils ne proposent pas les mêmes garanties. Vous bénéficiez d’une vraie sécurité en achetant auprès d’un professionnel, surtout s’il s’agit d’un modèle de la marque du réseau. Les constructeurs fixent aux revendeurs un cahier des charges avec plusieurs dizaines de points de contrôle sur le véhicule. Une remise en état avant la vente. Ensuite, un professionnel va souvent inclure une garantie commerciale de quelques mois, même si le délai de la garantie constructeur, deux ans, est dépassé. Et puis enfin, en cas de problème ultérieur, il faut le savoir, la responsabilité du garage ou de la marque est plus facile à faire jouer, puisqu’il existe une présomption de responsabilité de la part du professionnel en cas de vice caché. Donc, au bout du compte, il vaut mieux privilégier un vendeur professionnel.
C’est un peu plus sûr d’aller dans un garage mais les meilleurs affaires, elle, elles sont plutôt à chercher du côté des particuliers…
Bien sûr, c’est moins cher avec les particuliers et puis l’autre avantage, c’est que vous pouvez négocier, ce qui sera toujours plus facile avec un particulier qu’un professionnel d’autant qu’on le sait, malgré la pandémie et l’effondrement des ventes, il n’y a pas de grande braderie sur le marché automobile, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Mais en contrepartie, il va falloir se montrer vigilant sur plusieurs points, avec un point particulier : sur tout ce qui est documents. Tous les documents qui sont remis lors de la vente : d’abord, le nom figurant sur la pièce d’identité du particulier doit concorder avec celui du certificat d’immatriculation, Sinon ça veut dire que vous avez affaire à un intermédiaire et qu’il sera plus difficile de se retourner sur le responsable en cas de problème. Ensuite, on le dit souvent : exigez le carnet d’entretien du véhicule, afin de vous assurer du suivi des révisions. À défaut de carnet à jour, demandez les factures et les procès-verbaux qui ont été remis lors des passages au contrôle technique. Ça sert à connaître les pièces qu’il faudra changer rapidement. Rédigez un contrat de vente, même avec un particulier. Dans ce cas, ce n’est pas obligatoire, il faut mentionner les caractéristiques du véhicule et son prix d’achat. Ainsi, après la vente, le contrat donnera des indications fiables sur l’état du véhicule lors de l’achat. Et puis, un dernier point, il faut toujours essayer le véhicule avant de l’acheter, pour vérifier tout simplement le bon fonctionnement des commandes principales et des équipements de base.
Et justement, le bon fonctionnement d’une voiture, ce n’est pas facile si on n’y connaît rien. Si on a pas trop confiance non plus dans le vendeur, que peut-on faire ?
Deux moyens : d’abord, pour sécuriser le parcours d’achat, il existe depuis 2019, un service public qui s’appelle HistoVec, pour historique véhicule. C’est un certificat qui permet de retracer le parcours du véhicule : combien de fois il a été vendu, le type de propriété le type de propriétaire, si c’est un particulier ou une auto-école qui l’a vendu par exemple, les sinistres signalés, et bien sûr, si le véhicule a été déclaré volé, donc c’est assez sécurisant, même si l’historique ne fait pas mention d’un point très important lors de l’achat, le kilométrage. Donc il vous faudra vérifier par vous-même la cohérence des données, notamment par rapport aux comptes rendus des contrôles techniques, le kilométrage étant relevé à chaque contrôle technique. Mais HistoVec est un bon outil. Tous les vendeurs ne le proposent pas systématiquement, mais vous pouvez le demander en rappelant au vendeur que la procédure pour l’obtenir est gratuite. Et puis, le deuxième point, c’est que si vraiment vous n’y connaissez rien et que vous n’avez pas un proche pour vous aider, vous pouvez faire appel à un expert auto qui va se déplacer chez le vendeur pour vérifier l’état du véhicule avant que le client n’achète en toute sécurité. Compter en moyenne 150 à deux cents euros. On sait qu’il existe un risque au moment du paiement. Comment sécuriser la transaction ? De nombreux particuliers privilégient encore le paiement en espèces, puisque dans ce cas, il n’existe pas de plafond entre particuliers. Mais bien sûr, ensuite, vous n’avez plus aucune protection. Même chose avec le virement, qui est pratique bien sûr, mais qui est également irrévocable. Donc au bout du compte, le moyen le plus sûr c’est le chèque de banque. Attention au délai pour l’obtenir, comptez en général 48 heures. Il existe aussi des services payants, on peut citer PayCar, un moyen de paiement des voitures d'occasion, qui permet de déposer les fonds sur un compte séquestre avant de les débloquer à l’issue de la transaction. C’est donc sécurisant, à la fois pour l’acheteur et pour le vendeur. Et puis un dernier conseil, bien entendu, évitez de verser un acompte au vendeur avant le jour J, même s’il l’exige pour réserver la voiture.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.