Mata Hari, une courtisane piégée par la guerre
Mais elle est un fantasme. Un fantasme au destin tragique, car elle aura été un bouc émissaire. Les autorités françaises ont fait d’elle une espionne de haut rang au moment de son procès. En 1917, son exécution a été accompagnée d’une formidable propagande militaire et civile. Elle est devenue le symbole de la première génération d’espionnes.
Qui est Mata Hari ?
Mata Hari se marie à 18 ans à un militaire de l’armée coloniale néerlandaise. Après son divorce, elle devient la célèbre danseuse et courtisane de luxe, que l’on sait. Tous les dirigeants du quai d’Orsay passent par son lit. Au moment de la Première Guerre Mondiale, les services du Reich décident alors de l’approcher.
La Grande Guerre marque le début de l’espionnage moderne. Aujourd’hui, en pleines commémorations, personne ne parle de ces femmes de l’ombre qui ont eu un rôle capital. Contrairement à Mata Hari, ces vraies premières espionnes ont fourni des renseignements déterminants. Mais elles ont un point commun avec la courtisane : elles partagent le lit de leurs contacts.
Une espionne atypique
Par la suite, ce lien entre espionnage et affaires sentimentales devient pérenne. Mais Mata Hari réalise cet exercice avec plaisir, contrairement à ses consœurs. Si la majorité des espionnes le sont devenues par nécessité – pour sauver leurs enfants, leur famille ou leur histoire d’amour, Mata Hari n’était pas dans une situation de survie.
Les deux Guerres Mondiales, la révolution russe, la chute du Mur de Berlin, la Perestroïka… Tous ces événements ont été déterminés par l’espionnage et souvent par des femmes, comme Mata Hari, piégées par les rouages de l’Histoire.
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