Les adolescents du Vrai ou Faux Junior posent leurs questions à Hugo Travers (Hugo Décrypte)

Cette semaine, les collégiens du vrai ou faux junior s'interrogent sur les coulisses de la fabrique des vidéos d'Hugo Décrypte, le journaliste Youtubeur préféré des adolescents.
Article rédigé par Antoine Deiana, Valentine Joubin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Hugo Travers, le créateur de la chaîne YouTube "Hugo Décrypte" (JOEL SAGET / AFP)

Comment Hugo Travers choisit les actualités qu'il traite sur sa chaîne YouTube Hugo Décrypte ? Combien de personnes travaillent avec lui ? Comment se rémunère-t-il ? N'était-ce pas trop stressant d'interviewer Emmanuel Macron ? Les élèves des collèges André Derain, dans les Yvelines, Jules Ferry, dans l'Essonne et Henry Wallon, en Seine-et-Marne, posent leurs questions à Hugo Travers et il leur répond.

Sur Youtube depuis 2015, juste après le lycée

Camille demande quel a été le parcours professionnel d'Hugo Travers qui l'a amené à travailler sur YouTube. Le créateur de la chaîne Hugo Décrypte répond que ça faisait très longtemps qu'il voulait faire du journalisme, "dès le collège, je m'intéressais à l'actualité et je me disais que peut-être, je voudrais faire quelque chose dans le milieu dans le journalisme plus tard." Il a ensuite lancé sa chaîne YouTube, en 2015 "parce que je voulais faire des choses moi-même". Et en parallèle, "j'ai aussi fait des études, après avoir passé mon BAC en 2015, je suis entrée à Sciences-Po Paris, où j'ai pu apprendre tout un tas de choses et ça m'a aussi permis notamment d'affiner mes connaissances sur la science politique et sur l'histoire." 

CaseyNeistat m'a inspiré pour ses Vlog

Nolan se demande s'il y a des personnes "qui ont inspiré Hugo Travers quand il a commencé en tant que journaliste sur les réseaux sociaux".

Il lui répond "qu'on ne crée rien de zéro. On est toujours inspiré par des personnes qu'on va regarder,  qu'on va suivre, qu'on va aimer et qui vont nous donner envie de faire des choses". Plus concrètement Hugo Travers explique qu'il y a "notamment un youtubeur, aux États-Unis, qui s'appelle CaseyNeistat, qui a été un des premiers youtubeurs à vraiment amener un nouveau format pour raconter des histoires. Cela m'a beaucoup aidé, dit-il, pour essayer de construire des formats." CaseyNeistat, est un youtubeur américain très populaire, connu pour ses vlogs, où il raconte son quotidien en vidéo en se filmant lui-même. Rien que sur Youtube, il compte aujourd'hui 12 millions d'abonnés.

Quelque 25 personnes travaillent avec Hugo Travers

Nathanaël se demande "combien de personnes travaillent dans l’équipe d’Hugo Décrypte" ? Au total, 25 personnes travaillent avec lui au quotidien, dont une dizaine de journalistes avec qui il échange sur les informations et actualités qu'il traite sur sa chaîne chaque jour. 

Mohammed se demande "où est-ce qu'Hugo Travers trouve toutes ses informations" ? ll lui répond qu'il y a "des formats où on va aller chercher l'info directement sur le terrain, auprès de personnalités qu'on va interroger, ça peut être le cas lors d'interviews". Par exemple, il explique qu'il rentre tout juste d'Ukraine "où j'ai eu une interview du président Volodymyr Zelensky." Il peut aussi s'agir de formats de reportage, Hugo Travers précise qu'il "part justement en Corée du Sud, pour faire des reportages qu'on pourra voir bientôt sur sa chaîne." Enfin il y a ses formats vidéo "Actus du jour", des vidéos qui résument des faits d'actualités. Hugo Travers précise que pour ces vidéos, lui et ses équipes font un travail de veille auprès d'agences de presse, comme l'AFP, ou auprès d'autres médias ou encore de chercheurs ou spécialistes. L'enjeu ensuite c'est de résumer tout cela, dans des formats vidéo courts, compréhensibles et accessibles au plus grand nombre sur les réseaux sociaux.

"Triple vérifier" plutôt qu'être les premiers sur l'actu

Camille se demande "comment gérez-vous les informations non vérifiées ou les rumeurs lorsque vous couvrez une actualité en temps réel". 

Hugo Travers lui répond qu'il "ne faut pas céder à la précipitation, que la tentation toujours, c'est d'essayer de voir les toutes dernières infos, les tout derniers éléments et c'est là que ça peut devenir assez dangereux." Hugo Travers demande à ses équipes "d'être très vigilantes, de prendre le temps". "Je préfère, dit-il, qu'on arrive un peu après, qu'on prenne un peu de temps pour triple vérifier toutes les infos qu'on va donner plutôt qu'on balance la moindre chose qu'on voit passer, qu'on entend ou qu'on nous dit."

Une rémunération grâce à la publicité et les collaborations commerciales

Hugo Travers nous a expliqué la façon dont il gagne de l'argent avec sa chaîne Youtube et ses réseaux sociaux. Il explique que "c'est assez simple et c'est assez similaire à d'autres médias, il y a une source de monétisation, c'est les pubs que vous allez voir avant les vidéos, par exemple sur YouTube." Il précise que "ce sont ces quelques secondes de publicités qu'on voit en début de vidéo ou pendant le visionnage et c'est ensuite un partage de revenus entre YouTube, qui diffuse donc la vidéo et le créateur de contenus, cela représente environ 50% de nos revenus." Il y a ensuite "un travail et des contenus qui peuvent être faits avec des marques" nous explique Hugo Travers, "en l'occurrence, au sein de l'équipe, ce ne sont pas les journalistes de l'équipe, mais c'est une équipe qui est dédiée spécifiquement à ça, une équipe commerciale qui travaille sur certains de ces contenus." 


Nous avons retrouvé certains sur la chaîne Youtube d'Hugo Décrypte et sur ses réseaux sociaux. Il est bien indiqué qu'il s'agit d'une collaboration commerciale avec telle ou telle marque, comme l'impose la loi.

Le stress des interviews

Clémence se demande si ça n'était pas trop stressant, pour Hugo Travers, "d'interviewer Emmanuel Macron" en septembre dernier. Il lui répond que "forcément c'est stressant parce que, ce qui n'est pas évident avec une interview, c'est un format différent, tu as beau la préparer, tu as beau passer des heures et des heures dessus, tu ne te sens jamais complètement prêt et je pense que c'est assez normal, c'est un peu pareil, quand tu fais un exposé au collège, il y a l'enjeu du moment , du direct."  La difficulté est d'être "bon sur le moment, tu ne pourras pas le refaire après," conclut Hugo Travers.

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