Allocation de rentrée scolaire : y a-t-il plus "d'achats d'écrans plats au mois de septembre", comme le dit Jean-Michel Blanquer ?
Le ministre de l'Éducation était interrogé sur France 3 sur l'allocation de rentrée scolaire, versée mi-août à quelques trois millions de familles modestes.
L'allocation de rentrée scolaire est une aide financière d'un peu moins de 400 euros par enfant. Elle a été versée mi-août à trois millions de familles modestes en France. L'objectif est de les aider à payer les fournitures scolaires avant la rentrée. Mais cet argent ne sert pas toujours qu'à ça, d'après le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer. "On sait bien, si on regarde les choses en face, qu'il y a des achats d'écrans plats plus importants au mois de septembre qu'à d'autres moments", a-t-il déclaré sur France 3 dimanche 29 août.
Allocation de #rentreescolaire, faut-il les transformer en bons d'achats ?
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) August 29, 2021
@jmblanquer n'y est pas opposé. "On sait bien qu'il y a parfois des achats d'écrans plats plus importants au mois de septembre qu'à d'autres moments..."
@letellier_ftv @France3tv #DimPol pic.twitter.com/BxXMgwPD0e
Une théorie démentie par la CAF
Cette théorie a été démentie par plusieurs études de la Caisse d'allocations familiales (CAF), chargée de verser cette aide financière. Depuis les années 1990, la Caf a interrogé à plusieurs reprises une partie de ses bénéficiaires pour savoir comment l'argent est dépensé. Le dernier sondage remonte à 2013 et il nous apprend que 95% des parents ont utilisé l'allocation de rentrée pour les fournitures scolaires et les vêtements. Viennent ensuite les dépenses d'assurance, de cantine, de transport ou encore les affaires de sports.
Même si ce sondage est ancien, ses conclusions sont similaires aux études précédentes. Elles montrent que l'essentiel de cette aide est bien utilisé pour les enfants. La seule enquête de la CAF qui évoque un détournement de l'argent remonte à 1994. Dans cette étude, 4% des familles disaient avoir dépensé autrement cet argent. En clair, si des détournements restent toujours possibles, ils sont extrêmement marginaux.
Un cliché qui revient chaque année
Ce n'est pas la première fois que ces propos sur l'allocation de rentrée sont tenus. Ces dernières années, plusieurs députés ont proposé de remplacer l'allocation de rentrée scolaire par des bons d'achats pour éviter tout abus selon eux.
Ces propositions ont toujours été rejetées. Par exemple, en 2017 au Sénat, la ministre de la Santé de l'époque, Agnès Buzyn, trouvait cette solution plus chère et plus contraignante qu'un simple virement. Elle affirmait aussi qu'il n'y a "aucune étude sérieuse" qui prouve que l'allocation est "utilisée à d'autres fins que pour la rentrée scolaire".
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