Brice Hortefeux dit-il vrai sur le coût de la campagne de Nicolas Sarkozy ?
Vrai à première vue
Le constitutionnaliste Didier Maus rappelle que "Nicolas Sarkozy n'a pas bénéficié du remboursement de l'Etat pour une raison très simple, c'est que son compte de campagne a été rejeté par le Conseil constitutionnel. Il avait en réalité dépensé trop d'argent, et donc le rejet du compte fait que l'Etat ne prend plus rien à sa charge ".
L’ancien Président avait dépassé de 466.000 euros, alors que le plafond de dépenses était fixé à 21,5 millions d'euros pour un candidat qualifié pour le second tour. Normalement l'Etat prend en charge près de la moitié des sommes engagés. L'UMP et Nicolas Sarkozy comptaient sur cet argent, soit un peu plus de 10,6 millions d’euros, mais l'Etat ne l'a pas donné puisqu'il y avait dépassement.
Faux car "Sarkothon"
Face à ce manque à gagner, l’UMP a lancé une souscription nationale. Pendant l’été 2013, les sympathisants de l'UMP ont envoyé de l'argent au parti pour rassembler 11 millions d’euros.
La campagne de Nicolas Sarkozy a donc coûté de l'argent à certains Français, 100.0000 sympathisants UMP volontaires qui sont parvenus à rassembler l’argent en deux mois. La somme maximum qui pouvait être donnée était de 7.500 euros.
Réductions d’impôts
Il faut savoir que ces sommes, petites ou grosses, ont bénéficié d'une réduction d'impôts de 66%. Exemple, pour un don de 1.000 euros, la réduction d'impôt a été de 660 euros. Précisons que ces réductions concernent les dons pour tous les partis politiques.
Ces réductions d'impôts sont un manque à gagner les caisse de l'Etat, et là, les Français sont concernés. 11 millions d'euros récoltés par l'UMP, dont 66% défiscalisés, cela représente un manque à gagner théorique et maximum de 7,3 millions d’euros pour les caisses de l'Etat. Si l’on divise cette somme par le nombre de foyers fiscaux qui paient l'impôt sur le revenu, cela a coûté 36 centimes. Donc, Brice Hortefeux ne peut pas dire que "ça n'a pas couté un centime aux Français". CQFD.
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