Bruno Le Roux dit-il vrai sur les grandes réformes de société ?

Vrai...

... Quand Bruno Le Roux dit que les grandes réformes de société de ces dernières décennies n'ont pas été remises en causes à l'occasion d'une alternance politique.  
Pacs, abolition de la peine de mort, légalisation de l'avortement, autorisation de la pilule, divorce par consentement mutuel,  majorité à 18 ans ou dépénalisation de l'homosexualité, ces réformes de droite ou de gauche n'ont pas été balayées par le camp adverse quand il est revenu au pouvoir.

Faux...

... Quand Bruno Le Roux affirme que ces réformes ont "très rarement été votées par la droite".

Gauche

La gauche a à son actif la suppression de la peine de mort en 1981 dans la foulée de l'élection de François Mitterrand, tout comme la dépénalisation de l'homosexualité. En 1999, Lionel Jospin Premier ministre, instaure le Pacte civil de solidarité. Et aujourd'hui, le mariage gay sous François Hollande.

Droite

La droite a aussi à son actif des réformes de société importantes.
En 1967, le député gaulliste Lucien Neuwirth propose sur la loi autorisant la contraception orale. La loi est votée par la majorité et l'opposition.

Quelques années plus tard, sous le septennat de Valery Giscard d'Estaing, une série de réformes arrive.  
Le divorce par consentement mutuel est instauré en 1975. A la même époque, c'est la majorité à l'âge de 18 ans. Sans oublier la légalisation de l'avortement par la loi Veil. Pierre Avril, professeur émérite de droit public à l'Université Paris 1 rappelle toutefois que "la loi sur l'avortement n'est passée que grâce à l'appoint des voix de gauche parce qu'il y a avait des défections à droite" . Seul un tiers des députés de la droite votent la loi. L'opposition de gauche la vote à la quasi-unanimité. C'est aussi sous Giscard que sera décidé le remboursement de la pilule par la Sécurité sociale.

L'époque décide

En fait, ces changements dépendaient de l'époque. Quelle que soit sa couleur politique, le pouvoir prend acte des changements de la société. Pierre Avril rappelle que "c'était post 68, c'était la société qui avait changé. Et dans ce domaine là, les dirigeants politiques un peu lucides ne peuvent pas ignorer ce qui se passe. Ils doivent en tenir compte".