Claude Guéant s'interroge sur le rôle de la commission des comptes de campagne
"Quand un candidat à une élection quelconque passe une commande de chaises, la commission nationale des comptes de campagne vérifie la vraisemblance de la facturation ", a affirmé Claude Guéant jeudi matin sur France Info. L'ancien secrétaire général de l'Elysée sous-entend ainsi qu'il ne comprend pas pourquoi le système de double facturation mis au jour dans le cadre de l'affaire Bygmalion n'a pas été détecté plus tôt. Mais il extrapole largement le rôle de cette fameuse commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
En effet, celle-ci, composée de neuf commissaires issus à parité de la Cour des comptes, du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation, vérifie surtout si les comptes présentés par un candidat ou son équipe sont réellement de nature électorale. Elle ne juge pas, ce sont ses mots, de "comment l'argent est dépensé ". En d'autres temes, plus technique, elle ne juge pas de "l'opportunité des factures". Dans un sens, surfacturation, ou dans l'autre, sous-facturation, les devis ne sont pas jugés selon leurs montants, car ces magistrats n'en ont pas les moyens. Ils veillent surtout à ce que les montants des factures déclarées ne dépassent pas le plafond autorisé d'une campagne.
Un travail délicat qui repose sur la bonne foi des politiques
Dans le cadre de l'affaire Bygmalion, l'UMP a reconnu l'existence d'un système de double facturation, afin de masquer les coûts de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, qui avaient tendance à s'envoler. On parle de 18 millions d'euros. Pour se prononcer, la commission a besoin de documents "sincères". C'est ce que souligne le politologue Thomas Guénolé, auteur du Petit guide du mensonge en politique : "Encore eût-il fallu qu'ils (les commissaires) aient eu en mains les éléments... "
La commission nationale des comptes de campagne est dans le viseur de certains à l'UMP, car elle a finalement invalidé les comptes de la campagne de Nicolas Sarkozy, pour un dépassement de quelque 400.000 euros. Mais ses membres, qui refusent absolument de commenter les déclarations politiques faites à droite et à gauche, jurent se contenter de faire chauffer leurs calculatrices, en toute indépendance.
Sources
Les missions de la commission nationale des comptes de campagne
Affaire Bygmalion : l'étau se resserrerait autour de Nicolas Sarkozy
Le Plus numérique du Vrai du Faux
La photo ci-dessous a nourri les thèses des conspirationnistes depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. On y voit un djihadiste de l'Etat islamique arborant un tatouage étonnant, couronné de l'inscription "United States Army". Il n'en fallait pas plus pour que des internautes par centaines évoquent la présence d'un soldat américain dans les rangs de Daech.
刺青は米陸軍のだった。
— Makoto Shibata (@bonaponta) October 3, 2014
RT @1swordoftruth: Photo of ISIS "soldier" with US army tattoo on his arm @georgegalloway @charlesfrith pic.twitter.com/Ltaij5uDyt
Et non, malheureusement pour eux, la photo est encore une fois trafiquée. Il s'agit en fait d'un cliché d'un photographe de l'agence de presse Reuters, pris dans la ville irakienne de Mossoul. Le liève a notamment été levé par le site Les Observateurs de France 24.
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