François de Rugy (EELV) dit-il vrai sur la baisse des loyers en 2013 ?
Effet du décret @CecileDuflot #duconcret @BFMTV: Immobilier: les loyers baissent enfin dans les grandes villes http://t.co/nCgn9xOphs”
— François de Rugy (@FdeRugy) May 22, 2013
En partie vrai, mais surtout faux
La baisse des loyers s'observe dans 35 % des villes
de plus de 100.000 habitants — Paris, Bordeaux, Le Mans, Nice, Rennes ou encore
Le Havre, selon les chiffres de l'observatoire CLAMEUR, qui
regroupe la plupart des gros bailleurs privés.
S'ils baissent dans une ville sur trois, les loyers progressent très légèrement dans 25 % des villes. Et dans les
40 % restants, ils progressent au-delà de l'inflation : à Lille, Reims,
Lyon ou encore Toulouse par exemple.
Cette situation, qui n'est pas inédite, s'inscrit
dans un contexte de fort recul de l'activité immobilière pour la deuxième année
consécutive. Le marché immobilier est revenu à son niveau d'activité de 2009, c'est-à-dire au plus
fort de la crise des "subprimes".
Quand le chômage monte, que le pouvoir
d'achat est en berne, l'immobilier fonctionne au ralenti, le locatif aussi : on
déménage moins.
Rien à voir donc avec le décret Duflot sur l'encadrement des loyers au moment
de la relocation. Pour preuve, "la baisse des loyers s'observe aussi dans la France rurale (Guéret, Epinal...) où aucun dispositif n'est venu modifier le fonctionnement des marchés immobiliers", explique Michel Mouillart, qui a dirigé l'enquête CLAMEUR. "On est donc sur les conséquences d'une situation économique, beaucoup plus que sur les conséquences d'un dispositif public règlementaire", poursuit l'économiste de l'immobilier.
Fourchette d'encadrement des loyers
Quand bien même les effets du décret Duflot ne se seraient pas encore fait sentir, ce genre de disposition "conduit plus les propriétaires bailleurs à revendre quand le marché de la transaction fonctionne mieux. Cela les incite à ne plus investir, mais pas à baisser durablement les loyers. C'est peu probable", analyse Michel Mouillart.
La ministre du Logement veut
pourtant aller plus loin : mettre en place une fourchette d'encadrement à
partir d'un loyer médiant établi chaque année quartier par quartier. Cécile
Duflot peaufine son projet de loi ; présenté en conseil des ministres avant fin juin, il sera l'un des grands débats de la rentrée
à l'Assemblée nationale.
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