Geneviève Fioraso dit-elle vrai sur le chômage des jeunes en Europe ?
Faux
cela peut paraître étonnant mais il n'y a pas plus de chômage chez les jeunes sur le marché du travail que pour l'ensemble de la population active. D'après les calculs d'Eurostat : 23,7% des moins de 25 ans n'avaient pas de travail en mars dernier d'après Eurostat, cela représente quelque 5 millions 300 mille personnes. C'est effectivement beaucoup mais ces chiffres sont trompeurs d'après l'économiste Alexandre Delaigue.
Etudes ou périodes de stage font gonfler les chiffres du chômage des jeunes
"Entre 15 et 25 ans, il y a beaucoup de plus de chances d'être soit à l'université ou au lycée que d'être sur le marché du travail. Supposez que sur 100 jeunes, vous en ayez 80 qui soient en train de faire des études et que sur les 20 restants, vous en ayez cinq qui sont à la recherche d'un emploi. Eh bien le taux de chômage des jeunes sera de 25% alors qu'en réalité, seul 5% de la classe d'âge est effectivement au chômage. "
Eurostat a également fait le calcul en prenant que les jeunes de moins de 25 ans sur le marché du travail en 2012. Résultat : le taux de chômage de cette classe d'âge est comparable à celui sur l'ensemble de la population active européenne, aux alentours à l'époque de 9%.
De grandes disparités en Europe
Deuxième point pour nuancer le propos de Geneviève Fioraso : la situation des chômeurs de moins de 25 ans est très variable dans les 28 Etats membres. Plus de 55 % en Grèce, près de 54 % en Espagne et 49 % en Croatie, pour les pays les moins bien classés. Par contre, l'Allemagne est effectivement une bonne élève avec 7,8% de jeunes chômeurs. Viennent ensuite l'Autriche 9,5 % et les Pays Bas.
Chômage des jeunes : 55% en Grèce, 23,4% en France
Quant à la France, avec 23.4% de jeunes chômeurs en mars d'après Eurostat, elle se retrouve en milieu de classement, dans la moyenne européenne, aux côtés de la Belgique de la Suède ou encore de l'Irlande. Des disparités qui s'expliquent avant tout par la diversité des marchés du travail et des politiques d'emploi au sein des pays d'après Alexandre Delaigue.
L'Allemagne par exemple est très différente de la France "à cause des spécificités du pays avec le rôle extrêmement impotant de l'apprentissage et un marché du travail très flexibles avec des salaires qui peuvent descendre jusqu'à 50 centimes de l'heure ".
Face à ces disparités, la solution européenne prônée par Genviève Fioraso pour lutter contre le chômage s'annonce très compliquée à mettre en place.
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